Il y a près d?un an, les Algériens ont découvert un nouveau jus de fruit qu?ils ont très vite adopté. Il faut dire que grâce à un emballage moderne et attractif et une boisson savoureuse au goût original et inimitable (la formule est gardée secrète), Cherif Kamel et ses frères, les fondateurs de la Sarl Jutop, ont vite fait de séduire le consommateur national (et international). Implantée près de Boufarik (une ville réputée pour ses oranges) et au c?ur d?une plaine de la Mitidja livrée au béton, Jutop représente un espace où se fabrique le «meilleur de la nature» avec une gamme variée de jus pour tous les goûts (et tous les âges). Entretien avec un top manager qui a répondu aux questions avec beaucoup de? jus. InfoSoir : Comment est née l?entreprise Jutop ? Cherif Kamel : Elle est née à l?initiative d?un groupe familial qui a, un jour, décidé d?investir dans le jus naturel. Nous sommes quatre frères actionnaires. Par cet investissement, nous voulions participer aussi à l?édification de l?économie algérienne à travers un projet socialement très utile. Très utile, pourquoi ? Parce que nous aurions pu investir ailleurs dans des activités qui n?apportent rien au pays. Mais nous avons préféré le faire dans un secteur utile à l?économie nationale et, par ailleurs, en choisissant cette option, nous avons contribué à résorber le chômage dans la région en créant plusieurs postes d?emploi. Comment vous est venue l?idée de choisir l?appellation Jutop ? On a beaucoup cherché et on s?est réuni plusieurs fois pour aboutir à cette appellation. En fait, comme notre objectif était de fabriquer des jus de bonne qualité et que le terme «top» est très utilisé dans le langage familier pour qualifier quelque chose de très bien, on a finalement dénommé notre entreprise Jutop. C?est une appellation simple, mais il fallait la trouver, et on a mis longtemps pour le faire. Est-il vrai que vous êtes en partenariat avec des Allemands ? Non, le groupe Cherif Production est à 100% algérien. Nous avons toutefois des contrats avec des Allemands, des Anglais, des Brésiliens et des Suédois, mais uniquement pour la fourniture de la matière première. Lors du lancement de vos produits, c?est l?emballage de qualité qui a étonné les consommateurs qui ont même cru que c?était du jus d?importation? Toute l?étude et la conception de nos emballages ont été réalisées à Blida. C?est un designer blidéen qui a réalisé la ligne et les formes. Je dois préciser, au passage, que nous sommes les seuls au Maghreb à utiliser ce type d?emballage appelé «Tetra-Prisma». Mais tout ce qui concerne le design et les couleurs a été étudié d?une manière très professionnelle et je suis heureux d?entendre que certains consommateurs ont cru que c?était un produit d?importation, car cela veut dire que nous sommes capables de faire aussi bien que les meilleurs. Exportez-vous ? Oui, on a déjà exporté vers le Canada et actuellement nous avons des contrats avec les Libyens. Y a-t-il d?autres marchés étrangers que vous souhaitez pénétrer ? Oui, certainement, avec de tels investissements, on ne peut pas se contenter de satisfaire uniquement le marché algérien. La stratégie commerciale de notre groupe est de profiter des opportunités internationales en exportant nos produits pour démontrer également que l?Algérie peut être puissante économiquement. L?Algérie va adhérer à l?Organisation mondiale du commerce (OMC). Etes-vous pour ou contre ? Je suis pour et je trouve que c?est une bonne initiative. Ne craignez-vous pas la forte concurrence qui en découlera ? Non, pas du tout. Quand on offre la qualité, on ne peut pas avoir peur de la concurrence. Votre avis sur le marché algérien du jus de fruit ? C?est un marché en pleine expansion et ouvert. Y a-t-il encore de la place pour tout le monde ? Quand on propose de la qualité, il y a toujours de la place. D?ailleurs, si nous sommes arrivés à exporter, cela veut dire que nous avons un bon produit. Presque une année après le lancement de vos produits, peut-on dire que vous êtes satisfait ? Oui, nous sommes satisfaits, car ce sont des produits qui ont été bien accueillis par le consommateur algérien. Quel est le jus qui marche le plus chez les Algériens ? Il y a cinq gammes de produits qui se vendent très bien et qui se détachent. Je citerai le pur jus d?orange, le cocktail de jus de fruits ainsi que le jus de mangue. Dans le domaine de la communication commerciale, vous avez démarré avec une campagne publicitaire très intense, puis plus rien. Pourquoi ? Justement, c?est un des aspects de la communication commerciale. Il faut démarrer avec une bonne information publicitaire pour faire connaître le produit puis l?atténuer pour en mesurer les résultats. Aujourd?hui, nous envisageons une autre approche et nous avons déjà commencé, il y a une semaine, avec des parasols et des frigos. Enfin, il ne faut pas oublier que la publicité coûte cher. Même si cela nous a permis de connaître une évolution des ventes très positive. Comment expliquez-vous le succès de vos produits ? Par la qualité d?abord, par une bonne distribution et un emballage très attractif ensuite, ainsi qu?un prix raisonnable à la portée de tout le monde. Enfin, nous avons innové en proposant une gamme variée adaptée aux besoins du consommateur. Envisagez-vous de lancer d?autres gammes ? Oui, nous sommes en train d?investir dans une extension de notre usine pour fabriquer du lait et ses dérivés. Nous envisageons également la production d?une eau minérale. C?est un complexe géant qui va s?étendre sur près de 30 000 m2 et qui sera l?un des plus importants d?Afrique, toute modestie gardée. Les produits porteront-ils le label Jutop? Non, nous sommes en train de réfléchir à une autre appellation. Votre slogan est : «Le meilleur de la nature.» Tous vos produits sont-ils authentiquement naturels ? Oui, car nous produisons des jus à base de produits naturels sans aucun apport de colorants, de conservateurs ou de préservateurs. Nous prenons ce que donne la nature et on le transforme en jus. Alors, pour aller plus loin dans la réflexion, nous importons la matière première, à savoir le concentré et dans le monde, il y a plusieurs fournisseurs qui sont différemment classés. Nous avons choisi le meilleur, en l?occurrence l?Allemand Döhler qui est pratiquement le leader mondial dans ce domaine. Je peux citer également un autre excellent fournisseur français dénommé PFS. Le jus de fruit est aussi un produit destiné aux sportifs. Etes-vous intéressé par un sponsoring dans ce domaine? On n?a pas tellement investi dans le sponsoring sportif, mais je peux vous dire qu?on a été énormément sollicité par des clubs. Que leur avez-vous répondu ? Ecoutez, nous sommes une entreprise relativement nouvelle et nous avons encore beaucoup de problèmes à régler suivant certaines priorités. Toutefois, nous avons aidé financièrement de nombreuses associations qu?elles soient à caractère civique, humanitaire ou sportif. Nous sommes, cependant, en négociation avec le Widad de Boufarik pour un éventuel sponsoring. On a déjà eu une collaboration avec l?USM Alger et nous avons également participé au jubilé de Mustapha Zitouni. Par conséquent, vous voyez bien que l?on n?exclut pas le sponsoring sportif, mais nous le faisons rationnellement et par étapes. En Europe, de nombreux chefs d?entreprise sont aussi des présidents de club. Seriez-vous tenté de diriger un club de football, par exemple ? Pourquoi pas ? Nous ne sommes pas une famille de sportifs, mais nous aimons bien le sport, en particulier le football. Toutefois, il faudrait que le statut des clubs soit bien clair et défini. N?oublions pas que c?est sous l?EPS que notre football a atteint des sommets du fait que les formations de l?élite étaient gérées telles des entreprises. Express - Jutop ? Le meilleur de la nature - Boufarik ? La ville des oranges - Mustapha Heddane ? Sur un plan humain, je l?admire - Raouraoua ? Une grande personnalité - Zaïm ? Il s?est investi dans le développement du sport - L?EN ? Une catastrophe - L?USMB ? A quand un titre ? - Zidane ? Un génie - Picasso ? Un artiste hors du commun - Rouiba ? Un concurrent