Début ■ Les cheminots ont mis à exécution leur menace de grève illimitée, lancée le mois dernier. Ce jeudi matin, les quais à la gare d'Agha étaient désertes, à l'exception de certains agents de sécurité chargés d'informer les voyageurs de l'indisponibilité des trains. Et pour cause, les mécaniciens et chauffeurs de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) sont en grève illimitée pour revendiquer l'augmentation des 41 mois au lieu des 36 de «la grille indiciaire des salaires». Ils accusent la Direction générale de l'entreprise de faire la sourde oreille à leur principale revendication à savoir un rappel de 41 mois que la direction, selon certains syndicalistes, qu'elle s'était engagée à verser. Le bras de fer s'est durci entre les deux parties au lendemain du communiqué de la SNTF qui a réitéré son engagement à prendre dans les meilleurs délais les dispositions nécessaires pour la concrétisation et l'application de l'ensemble des accords relatifs à la régularisation des rappels des salaires, conclus avec les représentants des travailleurs. Parmi les modalités inscrites dans le procès-verbal, signé le 15 avril, dernier, la direction de la SNTF a cité notamment «l'acceptation du paiement d'un rappel de 36 mois (période allant du mois de juin 2010 jusqu'au mois de mai 2013) ». Elle a précisé que ce rappel a été arrêté sur la base d'«une valeur du point indiciaire de 60 DA pour une période de 19 mois allant du mois de juin 2010 au 31 décembre 2011 et sur la base de 74 DA pour l'autre période de 17 mois allant du 1er janvier 2012 au 31 mai 2013». Chez les usagers, c'est plutôt l'étonnement qui prévaut face à cette cacophonie et ce conflit qui reprend de plus belle un mois après le débrayage qu'a connu le secteur. Pénalisés, les étudiants et travailleurs qui prennent quotidiennement le train n'ont ainsi d'autre choix que de prendre leur mal en patience en attendant le dénouement de cette crise qui risque de durer en absence de clarté, et d'engagement sérieux des deux parties. Sur place, les voyageurs continuaient à s'acheminer vers la gare de l'Agha, à Alger avant de rebrousser chemin à la recherche d'un autre moyen de transport. Preuve, qu'il faut toujours être patient avec la SNTF, l'incident qui s'est déroulé hier mercredi à Chlef. Les deux trains de voyageurs qui avaient pris leur départ dans la matinée de la gare d'Oran ont tout simplement étaient immobilisés sur la voie vers 17 h à leur arrivée à la gare de Chlef. Les autorités de la wilaya ont, heureusement, dépêché sur place des équipes de la protection civile, de la gendarmerie et de la police pour assister et secourir les passagers livrés à eux-mêmes. Ils ont été transportés par la suite jusqu'à leur destination initiale par des bus privés mobilisés par la direction des transports. Le ministère des Transports est, à cet effet, interpellé pour réagir et mettre de l'ordre dans cette entreprise avant que le mouvement ne s'envenime, faute de quoi c'est la paralysie totale du transport ferroviaire comme ce fut le cas au mois d'avril dernier et en 2011 qui a connu un débrayage de plusieurs jours.