Engagement ■ Abdel Fattah al-Sissi candidat à la présidentielle en Egypte s'est engagé à résoudre les problèmes des Egyptiens dans de brefs délais. «Si les choses se déroulent comme nous le prévoyons, (les Egyptiens) verront une amélioration d'ici à deux ans», a-t-il assuré dans un entretien sur l'antenne arabophone de la chaîne de télévision britannique Sky News. Il a ajouté qu'il se retirerait si des manifestations de masse réclamaient son départ après son élection. A ce sujet, M. Al-Sissi a déclaré : «Si les gens manifestent (contre moi), je leur dirai : Que voulez-vous ? Je suis à vos ordres. Je n'attendrai pas que l'armée intervienne». Donné largement vainqueur de la présidentielle des 26 et 27 mai face à un unique adversaire, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi, M. Al-Sissi bénéficie d'une grande popularité depuis qu'il a annoncé début juillet l'éviction de M. Morsi après des manifestations massives contre le dirigeant islamiste, dont les partisans sont désormais réprimés. Interrogé sur le sort des deux précédents présidents -Hosni Moubarak renversé en février 2011 par une révolte populaire après laquelle une junte militaire a assuré l'intérim du pouvoir et Mohamed Morsi destitué en juillet par l'armée, M. Al-Sissi a refusé de commenter ces récentes décisions de justice qui ont provoqué un tollé international, se bornant à souligner «l'indépendance des juges». Au sujet du sort des Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi déclarée «terroriste» et dont la quasi-totalité de la direction dont M. Morsi encourt désormais la peine capitale dans de multiples procès, Abdel Fattah al-Sissi a affirmé n'avoir aucune «animosité» à l'encontre du mouvement islamiste. Mais, a-t-il ajouté, pendant l'année de la présidence Morsi, les Frères musulmans «ont montré une image d'eux-mêmes qui ont convaincu les Egyptiens qu'ils ne pouvaient plus vivre avec eux». La seconde partie de cet entretien, le premier du candidat Al-Sissi sur une chaîne de télévision étrangère, sera diffusée ce lundi à 18H00 GMT. La veille, dans un autre entretien accordé à des télévisions égyptiennes depuis l'annonce de sa candidature, M. Al-Sissi avait déjà promis qu'il n'y aurait «pas» de Frères musulmans en Egypte s'il était élu... Trois ans après une révolte populaire réclamant «la justice sociale» et «la dignité» des citoyens qui a mis fin à trois décennies de pouvoir autoritaire, l'ex-chef de l'armée a expliqué cette semaine à des journalistes égyptiens sur le volet que «parler de démocratie» ne devait pas primer sur la «sécurité nationale» et le redressement de l'économie en ruines.