Résumé de la 2e partie Après la mort de son mari, Zahia a été chassée, avec son bébé, par ses beaux-parents. Elle veut partir pour la grande ville. Elle est partie sans se retourner. Mon Dieu, mon Dieu, dit Fatima, très émue, qu'est-ce qui nous arrive là ! Elle tient le bébé dans les bras et pleure doucement. ? Allons, allons, dit Mohammed, qui est également ému, ne pleure pas. C'est Dieu qui nous donne cet enfant ! Voilà si longtemps qu'ils désirent un enfant? Fatima a fait la tournée de tous les médecins spécialisés, elle s'est rendue dans tous les sanctuaires du pays, en vain. Sa stérilité et celle de son mari sont incurables. Et au moment où ils se sont faits à l'idée de vivre sans enfant, voilà que le sort frappe à leur porte : la fille d'un cousin maternel de Mohammed leur propose de garder son enfant, non, leur donne son enfant ! Ce petit garçon, qui dort dans les bras de Fatima, personne n'en veut, en tout cas pas ses grands-parents paternels qui l'ont mis à la porte avec sa mère. Quant à ses parents du côté maternel, il n'en a pas, ou du moins, il n'a que Mohammed. Sa mère, Zahia, qui veut refaire sa vie, lui a proposé de le garder. S'il avait refusé, elle le confiait à l'assistance publique. ? Mon Dieu, dit Fatima, cette Zahia est également sans c?ur? Comment peut-elle abandonner son fils ! ? Ne la juge pas, dit Mohammed. Elle est désemparée, elle ne saura, sans travail et sans ressources, s'occuper du petit? Il ne manquera pas de constituer pour elle une très lourde charge ! ? C'est vrai, dit Fatima, qui regarde son mari. Elle nous a donné le petit ! Tu crois qu'elle ne va pas revenir le chercher ? ? Non, dit Mohammed, en tout cas pas de sitôt. ? Alors, on peut le garder ? On peut le considérer comme notre fils ? ? Je crois bien, dit Mohammed. Elle rit et pleure en même temps. ? Ah, Mohammed, qu'est-ce qui nous arrive là ? Nous avons un enfant ! Un garçon ! ? Oui, oui, dit Mohammed, ému. ? C'est vrai qu'il ne porte pas notre nom... Sa mère m'a remis ses papiers, mais on peut le considérer comme notre fils ! ? Bien sûr, bien sûr ! Le petit bouge dans ses bras. Il ouvre les yeux. ? Il me regarde ! s'exclame Fatima. ? Tu es désormais sa mère ! dit Mohammed. ? Et toi, son père ! Il rit et pleure également. ? Père, mère, dit Fatima, je croyais que nous n'allions jamais connaître ces mots ! Mohammed se penche sur le petit et le regarde attentivement. ? Il est très beau, dit-il. Mais il fronce les sourcils ! ? Attention, dit Fatima, il va pleurer ! Le petit se met, en effet, à pleurer. ? Il a faim, dit Fatima. Sa mère m'a laissé son biberon? Mais il va falloir lui acheter du lait? du lait premier âge ! ? Je descends tout de suite à la pharmacie, dit Mohammed, je lui prendrai le meilleur lait ! ? Va, va, papa Mohammed, dit Fatima en riant? (à suivre...)