Réalité ■ Si le bac constitue un passeport pour les études supérieures, il n'est pas une fin en soi. Sur le marché du travail, il ne vaut rien... Pour arracher ce «carton», qui ouvre les portes vers de nouveaux horizons, pour franchir un pas dans un avenir meilleur, les candidats au bac occupent tous les espaces pour réviser leurs leçons : chez eux, dans les bibliothèques publiques, dans des écoles privées et même dans des mosquées. En groupes ou individuellement, ils ne ménagent pas leurs efforts. Dans ce climat, ce qui demeure étonnant et attire l'attention, c'est que la majorité des élèves des classes terminales ont commencé à bouder le lycée bien avant la fin de l'année. Ni les assurances du ministère de tutelle, ni les avertissements des chefs d'établissements n'ont pu les dissuader : Ils ont déserté les bancs, juste à la fin du second trimestre. Pour comprendre ce phénomène, qui prend de l'ampleur, d'année en année, il suffit de s'adresser aux élèves pour se rendre compte que la confiance entre ces derniers et l'établissement scolaire est totalement rompue. Face à un système scolaire rendu incompréhensible par ses interminables mutations, face à un cursus scolaire rendu, lui aussi, incompréhensible par les débrayages cycliques des enseignants, élèves et parents entretiennent un rapport de défiance avec l'école. Il est donc urgent de rapprocher famille et école afin de passer d'une situation de défiance à une relation de confiance. Dans cette perspective, il faut tout d'abord se mettre en tête que les familles et l'école ont les mêmes objectifs : la réussite des élèves. Ils ont donc intérêt à coopérer ensemble pour produire des citoyens capables d'affronter l'avenir. Mis à part cette rupture entre enseignant et élève, il convient de dire que pour la session du bac 2014 il y a eu manque de visibilité sur ce qui est appelé seuil des cours, dès le début de l'année. Cela a incontestablement, contribué, en quelque sorte, à dérouter les élèves, à les mettre dans une situation d'égarement. Pour mieux comprendre cette situation, il faut dire que les candidats au bac et les enseignants n'ont cessé de suivre tout au long de l'année les explications et les mises au point du premier responsable du département de l'éducation. Les grèves ayant ébranlé, cette année scolaire, le secteur à partir du mois de février, les incidents de Ghardaïa et le souci de redonner au bac sa valeur d'antan ont assurément pesé sur les tergiversations des responsables du secteur. Amar, adjoint d'éducation dans un lycée, à l'âge de cinquante ans, se prépare à passer son bac en candidat libre «Je voudrais poursuivre mes études après, dans les langues ...», confie-t-il. Assurément pas par émulation, mais plutôt par espoir de se voir mieux rémunéré. Reste à savoir si la session du bac qui se profile ne sera pas marquée par un truquage généralisé comme celui de 2013.