Arrestations ■ Des militants islamistes libyens et tunisiens ont été arrêtés dans le sud de la Tunisie et des explosifs saisis, a annoncé, hier, le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou. Dans ce contexte, il a affirmé que le groupe visait des zones touristiques et industrielles. «Ces personnes se sont introduites en Tunisie (en provenance de Libye) et leurs objectifs étaient des zones touristiques et industrielles, et dans un deuxième temps des personnalités», a expliqué aux radios tunisiennes, le ministre. «Ils ont été arrêtés, des mines, des ceintures d'explosifs et des explosifs ont été saisis», a-t-il ajouté, indiquant ne pas pouvoir donner d'autres précisions. Selon le porte-parole du ministère, seize personnes au total ont été arrêtées, dont trois, hier, dans la région de Ben Guerdane, ville du sud tunisien proche de la frontière libyenne. Réagissant à cette opération des forces de sécurité, le Premier ministre Mehdi Jomaa a assuré que le pouvoir tunisien était en mesure de «contrecarrer les plans» des groupes armés, tout en notant que la lutte contre les militants armés entraînera «des pertes humaines comme partout ailleurs dans le monde». Il a affirmé que les services de sûreté ont fait avorter une opération terroriste qui visait des personnalités et des établissements économiques et touristiques. Les forces de sécurité disposent de suffisamment de moyens pour faire échouer tout projet terroriste, a-t-il assuré dans une déclaration à la presse, au terme d'une réunion sécuritaire à la caserne de l'Aouina. La rencontre à laquelle ont pris part le ministre délégué chargé de la sûreté, Ridha Sfar, et le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, a porté sur les péripéties de l'arrestation d'éléments terroristes en possession d'importantes quantités de charges et ceintures explosives. Cette opération sécuritaire a évité au pays le chaos que les «semeurs de mort» planifiaient, a-t-il relevé. Jomaa a appelé les citoyens à coopérer avec les institutions sécuritaire et militaire et à les soutenir, au service de la stabilité dans le pays. Les instigateurs de l'agression terroriste comptaient frapper l'économie, d'après les aveux des éléments détenus, a-t-il précisé. L'année 2013 a été marquée en Tunisie par l'assassinat de deux hommes politiques et des attaques contre la police et l'armée attribuées à des jihadistes armés. Ces violences ont déclenché une profonde crise politique qui doit être résolue courant 2014 par des élections générales. Au cours des derniers jours, deux soldats ont été tués par l'explosion d'une mine dans un massif montagneux près de l'Algérie où un groupe présenté comme lié à Al-Qaîda est retranché depuis un an et demi malgré une opération militaire d'envergure. Par ailleurs, les autorités tunisiennes craignent que l'instabilité et les combats chez son voisin libyen débordent sur la Tunisie, la frontière entre les deux pays étant très poreuse. Aucune attaque prêtée à la mouvance jihadiste n'a cependant été revendiquée depuis la révolution de janvier 2011, notamment deux attentats suicide ratés en octobre 2013 qui visaient des sites touristiques.