Après la décision du ministre de la Justice d?ouvrir le dossier Khalifa, le procureur de la République près la cour de Blida vient d?inviter les victimes de la «plus grande escroquerie du siècle» à déposer plainte. Quelques jours seulement après la décision du ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, d?ouvrir le dossier Khalifa et de poursuivre tous ceux qui sont directement ou indirectement impliqués dans l?affaire, le procureur général près la cour de Blida, Mohammed-Tahar Lamara invite «toute personne ayant subi un préjudice de la part du groupe ou de ses filiales» à se présenter devant la justice pour déposer plainte et demander réparation du préjudice. Cela est intervenu au cours d?une conférence de presse tenue, hier, au siège de la cour. Le moins que l?on puisse dire c?est que l?appareil judiciaire est fin prêt pour déterrer le dossier Khalifa que d?aucuns croyaient définitivement clos après la liquidation du groupe et la fuite de son premier responsable Abdelmoumène Khalifa en Grande-Bretagne. Selon M. Lamara, la justice est décidée à faire toute la lumière sur cette affaire. A ce propos, des rumeurs faisant état du « départ à l?étranger de certaines personnes qui se sont senties visées par les propos de Tayeb Belaïz», circulent depuis quelques jours à Alger. Selon le procureur général près la cour de Blida, des mandats d?arrêt seront lancés à l?encontre de toute personne impliquée. Néanmoins, et selon notre confrère Le Quotidien d?Oran dans son édition d?aujourd?hui, les gestionnaires des entreprises publiques et des caisses nationales ne seront pas forcément incriminés ou poursuivis pour avoir déposé des fonds à El Khalifa Bank. Cela dit, les autorités algériennes, qui ont lancé un mandat d?arrêt international contre Abdelmoumène Khalifa, doivent «faire parvenir une demande extraditionnelle et une demande d?extradition au pays d?arrestation» une fois l?ex-milliardaire arrêté pour espérer avoir son extradition. C?est ce qu?a déclaré récemment Ahmed Hamed Abdelouahab, conseiller au ministère de la Justice, sur les ondes de la Chaîne III. «A ce moment là, il appartient à la justice du pays d?arrestation de se prononcer sur la demande d?extradition», a-t-il ajouté. Même si l?Algérie n?a pas signé de convention d?extradition avec la Grande-Bretagne où se trouve Abdelmoumène Khalifa, il est possible de demander son extradition, selon Ahmed Hamed Abdelouahab.