L?ex-gouverneur de la Banque d?Algérie, Abdelouahab Keramane, inculpé, hier, par le parquet de Chéraga pour corruption, trafic d?influence, abus de confiance, constitution de groupe de malfaiteurs, participation à escroquerie et dissimulation, a été laissé en liberté, tout en restant à la disposition de la justice. «Corruption, trafic d?influence, abus de confiance, constitution de groupe de malfaiteurs, participation à escroquerie et dissimulation», tels sont les chefs d?accusation rapportés par le Quotidien d?Oran et pour lesquels, Abdelouahab Keramane, ancien gouverneur de la Banque d?Algérie, vient d?être inculpé. Ainsi, après lui avoir notifié son inculpation par le parquet de Chéraga dans l?affaire 99-03 concernant El Khalifa Bank, le juge d?instruction de la première chambre du tribunal de Chéraga, dépendant de la cour de Blida, a entendu durant plus de 9 heures M. Keramane. Il était notamment question de modalités de délivrance de l?agrément à la banque de Abdelmoumen Khalifa, puisque à l?époque il était gouverneur de la Banque d?Algérie. Ayant présenté des garanties suffisantes de représentativité et sa disposition à collaborer avec la justice, le juge instructeur laissera l?ex-gouverneur en liberté, tout en instruisant le dossier conformément à l?article 69 du Code de procédures pénales sur demande du procureur de la République. Il viendra rejoindre les quatre affaires Khalifa déjà en instruction auprès du tribunal et ce, à la suite de la demande d?un complément d?enquête, formulée par le parquet, le 30 août dernier, à l?intention du juge instructeur en charge de l?affaire sur la base de «fortes présomptions pesant sur Abdelouahab Keramane». Par ailleurs, le parquet a demandé, selon des sources proches du dossier, l?audition des anciens ministres de l?Habitat, Abdelmajid Tebboune, et des Finances, Mohamed Terbèche, ainsi que l?inspecteur général de la Banque centrale, cite notre confrère. Ainsi, la promesse de poursuivre avec fermeté toute personne impliquée, quel que soit son rang social, semble être tenue par le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Des propos soutenus par le ministre de la Justice ainsi que le magistrat chargé de l?affaire lors de la conférence de presse animée par ce dernier à la fin du mois de juin dernier. Le procureur devait insister, durant sa conférence, sur la détermination de la justice à aller jusqu?au bout pour traduire les auteurs des crimes de détournements des dépôts des citoyens et deniers de l?Etat et de leur dilapidation. Il avait promis ce jour-là que des mandats d?arrêts allaient être lancés à l?encontre de toute personne impliquée dans l?affaire. Les dépositaires, pour leur part, ont été priés de se présenter à la justice pour déposer plainte et demander réparation du préjudice.