Bilan ■ Les attaques à travers l'Irak ont fait 74 morts hier, selon un nouveau bilan fourni ce jeudi par des sources médicales et sécuritaires. Les attentats les plus graves ont eu lieu en fin de journée à Mossoul, dans le nord du pays, où l'explosion de deux voitures piégées a tué 21 personnes, dont 14 membres des forces de l'ordre. A Bagdad, un attentat suicide à la voiture piégée a fait au moins 16 morts et une cinquantaine de blessés dans l'après-midi dans le quartier principalement chiite de Kazimiya, tandis que d'autres voitures piégées ont tué 20 personnes dans les quartiers d'Amin, Sadr City et Jihad. D'autres attaques ont fait quatre morts dans la région de Bagdad, ainsi que dix autres dans les provinces septentrionales de Kirkouk, de Ninive - dont Mossoul est la capitale - et de Salaheddine. Dans le même temps, trois personnes ont été tuées dans un bombardement sur Fallouja, une ville à 60 km à l'ouest de Bagdad tenue par des insurgés depuis janvier. La veille, vingt-sept personnes ont été tuées, dont 19 dans un attentat suicide contre une mosquée chiite du centre de Bagdad. Au moins 19 personnes ont été tuées et 34 blessées dans un attentat suicide qui a visé la «husseiniyah» (lieu de culte chiite) d'Abou al-Timan, dans le quartier de Chorja, dans le centre de Bagdad. Un kamikaze a fait exploser la charge qu'il avait sur lui à l'entrée de la mosquée, où les fidèles effectuaient leurs ablutions avant la prière de la mi-journée. L'Irak est endeuillé par des attaques qui tuent en moyenne plus de 25 personnes par jour, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis cinq ans, quand le pays sortait à peine d'un conflit confessionnel sanglant après l'invasion américaine de 2003. Aucun groupe n'a revendiqué pour le moment ces violences, mais des insurgés sunnites, dont des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), mènent régulièrement des attentats coordonnés à Bagdad et dans d'autres grandes villes, pour semer l'instabilité. Les autorités imputent la violence qui touche l'ensemble du pays à des facteurs extérieurs, au premier rang desquels la guerre en Syrie voisine. Mais diplomates et experts affirment que les violences sont surtout alimentées par la colère de la minorité sunnite, qui s'estime marginalisée et maltraitée par les autorités dominées par les chiites. Ce bain de sang est intervenu alors que les responsables politiques cherchent depuis plusieurs semaines à constituer des alliances en vue de la formation d'un gouvernement, que le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki entend continuer à diriger, même si les élections législatives du 30 avril ne lui ont pas donné de majorité claire.