Diplomatie ■ La Tunisie a annoncé le report d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats du Maghreb sur la situation en Libye, prévue pour ce dimanche, en raison du manque de «visibilité» dû à la grave crise dans ce pays. La réunion des pays du Maghreb (Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc, Tunisie) devait se tenir à Tunis. «Il a été estimé préférable de reporter cette réunion à une date ultérieure en raison du manque de visibilité de la situation en Libye, mais les consultations se poursuivront pour tenir cette réunion», a déclaré, hier samedi, Mokhtar Chouachi, porte-parole de la diplomatie tunisienne. Cette réunion d'«urgence» annoncée en début de semaine devait être suivie lundi (demain) d'une rencontre d'envoyés spéciaux pour la Libye de plusieurs pays et organisations, comme l'ONU, la Ligue arabe, l'Union européenne et la France, mais celle-ci a aussi été reportée à une date indéterminée. Réunis les 27 et 28 mai à Alger, les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye avaient réaffirmé dans un communiqué, le soutien de leurs pays à toutes les démarches et initiatives libyennes visant à asseoir un dialogue national et consacrer la Justice transitionnelle. Dans le cadre du soutien à ce processus, les participants ont souligné la nécessité de conjuguer leurs efforts en vue d'aider la Libye dans le cadre d'un mécanisme commun des pays voisins en coordination avec le Secrétaire général de la Ligue arabe et de la présidente de la commission de l'Union Africaine (UA), appelant à la nécessité de définir une approche commune et une feuille de route «en fonction de la volonté des Libyens et de leurs priorités», laquelle serait soumise aux pays voisins pour adoption. A cette occasion, les participants ont exprimé «leur profonde inquiétude» quant aux derniers développements survenus en Libye et leurs répercussions sur la sécurité et la stabilité de ce pays. La réunion a planché sur la possibilité de dépêcher en Libye et en coordination avec les autorités libyennes, une délégation de haut niveau des pays voisins en vue d'exprimer la solidarité de ces pays avec le peuple libyen et d'encourager toutes les parties à adhérer à un dialogue inclusif en Libye loin de toute ingérence étrangère. Les ministres ont souligné «l'intérêt particulier» accordé par les pays voisins de la Libye à la sécurisation des frontières avec ce pays ainsi qu'à la coopération et à la coordination dans le domaine de la lutte antiterroriste, du trafic d'armes et de drogue et d'émigration clandestine.