Coup d'envoi ■ ‘Fadhma N'soumer', un long-métrage signé Belkacem Hadjadj, a inauguré, hier, à la salle El-Mougar, la 2e édition du Festival du cinéma maghrébin, qui va s'étaler jusqu'au 11 juin. D'une durée de 96 mn, le film, une fiction historique, raconte un an de l'histoire de l'Algérie, il retrace le parcours héroïque et combattant de «Fadhma N'soumer», cette figure emblématique de la résistance algérienne contre l'occupation française en Kabylie en particulier et en Algérie d'une manière générale. Le parcours de la jeune femme au destin exceptionnel, un personnage incarné par l'actrice franco-libanaise Laëtitiea Eïdo, croise celui du résistant Cherif Boubaghla, joué par le Franco-Marocain Assad Bouab, qui a vite pris la tête d'une des premières révoltes populaires armées. Ce film, sorti récemment, a été projeté hors compétition du festival qui débute, aujourd'hui, avec au total, toutes catégories confondues, (entre documentaire, court et long métrages), 38 films. Ces derniers seront en lice pour l'Amayas d'or, grande distinction de cette manifestation. De l'avis des festivaliers, qui de Amor Hakkar, Merzak Allouache, Belkacem Hadjadj, du Mauritanien Salem Dendou et de bien d'autres encore, le Festival du cinéma maghrébin «permet d'unir le Maghreb sur une aire culturelle». «C'est un beau festival, bien représenté. Et pour une fois, on découvre les images que nous faisons chez nous, pas uniquement en Algérie mais dans tout le Maghreb.» Tous s'accordent à dire que la sélection est de qualité. «Il y a une belle moisson», soulignent-ils. Par ailleurs, tous estiment que «c'est important que les cinéastes maghrébins aient un espace commun qui puisse les réunir». Pour les participants, «le Festival photographie, chaque année, l'état des lieux de ce que nous produisons, mais aussi il permet de se retrouver, de réfléchir et d'envisager des projets ensemble». C'est ainsi que Fadéla Mehal, qui va animer une conférence ayant pour thème : «L'image du Maghrébin dans le cinéma français et européen», souligne : «Le festival suscite des rencontres formidables. C'est un bel espace de rencontres intéressantes et enrichissantes, de confrontation qui, elle, se fait par la création, et surtout de créer une identité maghrébine commune. Il mutualise toutes les cinématographies du Maghreb.» Pour elle, le Festival est «une vraie plateforme pour les nouveaux talents qui émergent». «Le Festival permet de consolider les jeunes et vrais talents qui ont besoin d'un rayonnement international et puis de découvrir des pépites, donc des auteurs émergeant qui font l'avenir de ce cinéma», dit-elle. Tous sont unanimes sur le rôle du Festival, à savoir «découvrir à travers le cinéma les différentes facettes de la culture maghrébine». Tous les festivaliers espèrent que le Festival montrera tout ce qui se fait aujourd'hui au Maghreb et qu'il consolidera cette passerelle jetée entre les pays du Maghreb, et qu'il favorisera un environnement où ces derniers pourront travailler ensemble et concrétiser des projets communs : coproduction distribution, un marché cinématographique commun. Le Festival du cinéma maghrébin, qui a un caractère compétitif, a pour objectifs de faire connaître au grand public les productions récentes de la cinématographie maghrébine, il a aussi pour but d'initier un espace de rencontre pour les professionnels du cinéma des pays du Maghreb, en vue de promouvoir et de développer les échanges dans le domaine de la production cinématographique, et favoriser ainsi des perspectives de coopération dans le domaine de la coproduction. Le Festival, qui constitue un lieu de confrontation et d'expression de thématiques en prise directe avec les réalités et évolutions sociales des pays concernés, a également pour objectif de permettre aux jeunes cinéastes maghrébins de montrer leur talent et leur savoir-faire en tant que nouvelle génération.