Evocation ■ Le théâtre régional Kateb-Yacine rend hommage à Salima Labidi et Boubekeur Makhoukh À l'occasion de la célébration de la Journée nationale de l'artiste, le théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou a choisi de rendre hommage à deux des meilleurs enfants du Théâtre algérien, les deux artistes Salima Labidi décédée au mois d'avril de l'année dernière, et Boubekeur Makhoukh décédé le 31 mai 1998. Un journée en animation s'offre donc aux amateurs du quatrième art de la ville des Genêts qui seront conviés, cet après-midi, à assister au programme tracé par les organisateurs. Il s'agit de prime abord d'une exposition de photos et d'articles de presse retraçant le parcours et la vie des ces deux artistes de renom. Un diaporama reconstituant le parcours des deux artistes sera également projeté dans l'enceinte de ladite structure culturelle, qui sera suivi de témoignages des amis et membres de familles des deux artistes qui porteront sur la vie et le parcours artistique de ces deux icônes du Théâtre algérien. Le public aura également à apprécier la présentation de la version kabyle de la pièce théâtrale ‘La terre et le sang' de Mouloud Feraoun, traduite par Mouhand Aït Ighil et mise en scène par Omar Fetmouche. La comédienne et actrice Salima Labidi, décédée en 2013 à l'âge de 64 ans des suite d'une longue maladie, a connu un parcours artistique des plus honorables. Née à Miliana, Salima Labidi a débuté sa carrière de comédienne, en 1966, au théâtre radiophonique à la chaîne II de la radio algérienne enchaînant les rôles dans différentes pièces tragi-comiques traitant des problèmes de société, ce qui lui ouvre les voies du cinéma où elle sera aimée et apprécié par le grand public. Elle a interprété plusieurs rôles notamment dans les films d'expression amazighe entre autres, ‘Ahlil, ahlil' et ‘Yak ennighak' (je te l'ai pourtant dit) réalisés par Rachid Harhar. Elle a également joué le rôle de la bru française «Monica» dans la série ‘Akh'kham ned'da Meziane' (La maison de Da Meziane), de Slimane Boubekeur, réalisée par Mahfoud Okkacha en trois séries totalisant 90 épisodes. Elle a participé au feuilleton ‘El michoir' (Le parcours) de Messaoud Al-Ayeb. Le parcours artistique de Boubekeur Makhoukh n'est pas des moindres. Cet artiste né à Illiltène dans la wilaya de Tizi Ouzou et qui a vécu longtemps à Annaba et à Béjaïa a égayé les enfants au niveau des maisons des jeunes et les théâtres régionaux de ces deux villes en berbère, arabe dialectal, français et anglais, où il a présenté plusieurs spectacles et pièces pour les jeunes. Nous pouvons citer entre autres ‘Ali Baba' (1993), et ‘Magic show' (un spectacle de marionnettes, danse, clowns et magie). Il a traduit et interprété divers œuvres dont ‘Les mercenaires' de Lâadi Flici en 1978, ‘Clando Bazar' de Hamid Gourdazi en 1992 qu'il traduit de l'arabe vers le français, et du roman français ‘Le Roi des bons' de Henriette Bichonnier en 1995. L'une des dernières pièces traduites du berbère vers l'arabe a été celle de Mohya ‘Sin-nni' en 1996. Boubekeur Makhoukh est surtout connu pour ses adaptations libres de ‘Ghabou Lafkar', ‘Zerdeb' et ‘Hafila Tassir' dont on disait qu'elle avait ouvert les yeux du théâtre algérien sur la possibilité d'adaptation des nouvelles littéraires. Atteint gravement aux reins et par le diabète, Boubekeur Makhoukh décède le 31 mai 1998 à l'hôpital de Nantes en France. Il est enterré au cimetière Sidi Hars (Djebanet El-ghorba) à Annaba le 8 juin 1998, date qui coïncide avec la Journée nationale de l'artiste.