Statistiques ■ Chaque année, plus de 100 patients décèdent en Algérie en raison d'une pénurie de donneurs d'organes. Le nombre des transplantations d'organes réalisées depuis 1986 jusqu'à 2013, n'est pas encourageant, soit 1 137 greffes. Ces statistiques ont été données hier par le Dr Hamida Chaimi, néphrologue et présidente de l'association Biloba (de sensibilisation au don d'organes, tissus et cellules). La spécialiste, qui intervenait au forum d'El Moudjahid, a déploré le manque constant d'organes à greffer, et du nombre des demandes qui ne cessent d'augmenter, ces derniers temps. Raison pour laquelle, il faut, selon elle, concentrer ses efforts sur la sensibilisation des citoyens sur la question du don d'organes et l'importance de la communication et la circulation de l'information afin de faire tomber les tabous chez les Algériens, encore trop réticents à faire don de leurs organes. Dans le même sens, pense Zebboudj Abderezak, vice-président de l'association, «il est nécessaire d'en parler et de demander à chaque personne si elle est consentante pour un don après sa mort». Selon lui, «les dons se font de vivant à vivant, conformément aux conditions indiquées par la loi de la santé n°85-05, ou lors d'une mort encéphalique, c'est-à-dire lorsqu'il a été diagnostiqué la destruction irrémédiable du cerveau». Dans ces cas, le prélèvement doit être effectué au maximum deux heures après le décès. Les médecins ont l'obligation de demander préalablement à la famille du défunt si elle ne s'y oppose pas. Cela étant, le Dr Hamida Chaimi, se basant sur les résultats d'un sondage réalisé à Alger par son association, a révélé que 50% d'Algériens sont prêts à s'inscrire sur la liste des donneurs d'organes. Concernant l'avis religieux à l'égard du don et du prélèvement d'organes sur des cadavres, l'imam de la mosquée de Hydra, Djeloul Kessoul, a affirmé que le ministère des Affaires religieuses a émis une fetwa, en 2003, autorisant cette opération. Mais en Algérie la problématique réside dans le fait qu'actuellement, sur le plan juridique, il n'y a pas de personne indiquée, dans l'entourage familial de la personne décédée, pour autoriser le prélèvement d'organes. Il en est de même pour ceux qui disposent d'une carte de donneur d'organes. Le document n'a pas de valeur juridique. C'est pourquoi les membres de l'association Biloba appellent les pouvoirs publics à mettre en place, un dispositif juridique en mesure d'encadrer le donneur. A noter que la greffe hépatique a débuté en 2003, dont 34 greffes ont été réalisées. La greffe de la moelle osseuse a débuté en 1998, et 1 966 allogreffes ont été réalisées. En 1963, la première greffe de cornée sur cadavre a été faite en Algérie. L'activité a été ensuite interrompue en 1990 pour être reprise en 2001 avec des cornées importées, totalisant 6 029 greffes.