Surprise Face à une Grèce tenace, formatée par l?Allemand Otto Rehhagel, la France a déçu en s?inclinant 0-1. Les champions d?Europe rentrent bredouilles à la maison. Donnés favoris de ce quart de finale, les Français ont complètement déçu leurs supporters et tous ceux qui pensaient que l?écueil grec allait être passé malgré les incertitudes qui ont plané sur le parcours des champions d?Europe en titre. Manque de clairvoyance, manque de fluidité et de construction, manque de hargne pour certains, tels ont été les péchés d?une sélection française attendue au tournant de chaque match. Très chanceux lors des précédents matchs, les Bleus ont trouvé une tenace défense grecque qui les a empêchés de jouer et d?exprimer les quelques vertus qui leur restaient. Car des vertus, c?est au nouveau dieu Otto (Rehhagel) qu?il faut en demander. Ses paroles prémonitoires ne coulent pas d?une mythologie quelconque, mais d?une vision réelle des choses : «Quand on parle de la France, mes joueurs pensent tout de suite à Henry, Zidane ou Pires. Ils les connaissent et connaissent leur façon de jouer du fait qu?ils les voient régulièrement.» Ce qui n?est obligatoirement pas le cas pour les hommes de Santini, avertis d?entrée par un tir de Karagounis qui a failli tromper Barthez. La toile étouffante des Grecs ne laisse que rarement le passage aux attaques françaises. Seule une tête d?Henry (24?), à la suite d?un débordement et d?un centre de la gauche de Lizarazu, est à mettre à l?actif des Bleus. L?impuissance de ces derniers est parfaitement illustrée par ce carton jaune récolté par un Zidane tombé soudainement en désuétude. Comme elle a débuté, la première mi-temps est signée par une alerte grecque à la suite de cette frappe plongeante de Fyssas qui obligea Barthez à dégager en corner. Pour ceux qui ne le savent pas, la base de cette équipe grecque est composée de l?équipe finaliste de l?Euro espoirs de 1998 à laquelle sont venus s?incruster quelques vieux briscards. Le tout a donné un mélange solide autour d?un cinq majeur, en l?occurrence le gardien Nikopolidis (32 ans), le défenseur Dellas (28), les deux milieux Zagorakis (32) et Karagounis (27) et enfin l?attaquant Haristeas (24). Ce sont d?ailleurs ces deux derniers qui vont amener l?unique but grec à la 64?, au moment où les Français avaient repris le jeu en leur faveur. Débordement de Karagounis puis centre parfait sur la tête de Haristeas, étrangement sans marquage, qui met le ballon hors de portée de Barthez. Les Bleus vont avoir toutes les peines du monde à prendre le dessus sur cette défense grecque plate et ses milieux qui défendent dès le premier rideau. Lizarazu et Saha, le remplaçant de Trézeguet, ont beau essayer de provoquer l?arrière-garde hellène, mais sans aucune chance. Même la tête d?Henry (86?), frôlant le poteau, était synonyme de déchets français. Après le choc d?une élimination au premier tour du Mondial-2002, les Bleus retournent sans surprise à la maison. Ils devront tirer toutes les leçons de cette élimination et faire face à une presse qui ne va pas leur faire de cadeaux, notamment Santini, le sélectionneur, qui avait annoncé son départ pour Tottenham avant même cet Euro. Sa succession est déjà ouverte, mais là est un autre débat. Les Grecs, qui, eux, jouaient sans pression, ont confirmé qu?il faudrait compter sur eux pour cet Euro-2004. Ils devront se prosterner devant le nouveau dieu Otto qui leur a permis d?aller, pour la première fois de leur histoire, à une demi-finale d?une compétition internationale. * A Lisbonne, stade José-Alvalade : France-Grèce 0-1