Ça y est ■ Le jour J est arrivé. Le mondial va débuter dès ce soir à Sao Paulo avec un match d'ouverture Brésil-Croatie au menu. Mais force est de reconnaitre que cet évènement, tant attendu à travers le monde, suscite l'inquiétude des autorités brésiliennes. La situation sociale qui prévaut au Brésil asphyxie le gouvernement de la présidente, Dilma Rousseff, confrontée à une fronde sociale sans précédent. Les partisans du mouvement «Anti-Mondial» vont certainement profiter de la cérémonie d'ouverture pour faire passer leur message. Au Brésil , on aime le football, mais «il ne fait pas vivre tout le monde», comme nous l'a expliqué Rodrigo, un vendeur de la rue. Cette Coupe du monde ne fait pas que des heureux au pays de la samba. Depuis plusieurs mois, notamment lors de la Coupe des confédérations 2013, des associations ont appelé à investir les rues. Ils demandent de meilleures conditions de vie et n'hésitent pas à brandir des slogans anti-Fifa qu'ils considèrent comme une instance qui vient se «sucrer» sur le dos des pauvres brésiliens. «Nous ne sommes pas contre la Coupe du monde, mais contre l'utilisation des fonds publics pour un événement organisé par une structure privée (la Fifa), qui n'apportera absolument rien au peuple. Nous préférons voir le football sur un terrain, mais pas un moyen pour dépouiller le peuple. Aujourd'hui, les Brésiliens souffrent. On demande l'amélioration des prestations dans plusieurs secteurs comme la santé, l'éducation et le transport», nous dira Marco Antonio, un des leaders de ce mouvement. Il n'y a pas meilleur que le Mondial pour médiatiser leurs revendications et il est certain que l'on assistera à des manifestations musclées. Les autorités brésiliennes ne vont certainement pas laisser les «frondeurs» gâcher la fête qui concerne le monde entier, pas uniquement le Brésil. Au-delà de cette histoire de fronde sociale, les amateurs de la balle ronde vont se régaler durant un mois. Il y aura de la place pour le football avec la présence des meilleures formations de chaque continent. L'entame de l'évènement sera une fête mondiale de la paix. Des milliards de gens à travers le monde auront les yeux rivés sur le stade de l'Itaquerao de Sao Paulo, où l'on annonce la présence de pas moins de onze chefs d'Etat aux côtés de la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, de plus en plus contestée. Les organisateurs promettent que l'ouverture de cette 20e édition sera une fête et une réussite malgré la colère qui gagne une grande frange des Brésiliens, qui estiment que ce Mondial est un évènement privé chapeauté par la Fifa. Et même si les sondages montrent que les Brésiliens ne sont pas favorables à l'organisation du Mondial. il n'en demeure pas moins que le salut de Rousseff est entre les mains de la Seleçao. Tant que les camarades de Neymar gagnent, la place sera pour la fête. Le programme Une cérémonie réduite à sa plus simple expression La partie protocolaire de la cérémonie d'ouverture sera réduite au minimum afin d'éviter les manifestations de mécontentement du public brésilien comme ce fut le cas l'an dernier lors de la Coupe des Confédérations. La partie artistique qui retiendra toute l'attention a été confiée à deux Belges Daphné Cornez (directrice artistique) et Fabrice Bollen (producteur créatif). Lors de l'ouverture à Brasilia de ce qui constituait la répétition grandeur nature du Mondial , la présidente du Brésil Dilma Rousseff et le président de la FIFA Joseph Blatter avaient vu leurs discours hués et sifflés par des Brésiliens très remontés en raison de la situation économique du pays. Les 61.000 spectateurs présents et 3 milliards de téléspectateurs attendus pourront toutefois pendant 25 minutes admirer quelque 660 danseurs, gymnastes, trampolinistes, pratiquants de capoeira, et échassiers qui rendront hommage au Brésil et à ses trésors naturels, humains et footballistiques à travers une scénographie, des costumes et une bande son particuliers. Le point d'orgue sera la chanson officielle "We Are One" chantée par le rappeur américain Pitbull et la chanteuse brésilienne Claudia Leitte. La cérémonie de clôture le 13 juillet a aussi été confiée à nos deux compatriotes.