Ambiance ■ A quelques heures du match face à la Belgique, la pression monte crescendo dans le camp des supporters algériens qui ont créé une folle ambiance dans la ville brésilienne. Arrivés par groupes depuis dimanche, ces inconditionnels des Verts, munis de toute la panoplie du parfait supporter (maillot, drapeau, serre-poignet, vuvuzela, casquette ou chapeau), sillonnent les rues de Belo Horizonte comme s'ils étaient «at home», à Bab El-Oued (Alger), dans le quartier oranais d'El-Hamri ou sur le Cours de la Révolution d'Annaba. Au total, ils seront près de 4 000 supporters dans les travées du stade Mineirao, où évolue le club de Cruzeiro, à encourager les coéquipiers de Sofiane Feghouli face aux Diables rouges belges. 2 000 de ces supporters ont fait le déplacement avec Touring voyages Algérie (TVA) et 240 transportés à titre gracieux par des sponsors. Joignant l'utile à l'agréable, ces supporters, venus des quatre coins du pays mais aussi d'Europe, ressentent la pression du jour J mais ne veulent pas se laisser emporter pour ne pas «gâcher» ces journées inoubliables de Coupe du monde. Dans le centre de la vieille ville de Belo Horizonte, le hasard a avancé de 24 heures les «hostilités» avec ce face-à-face entre supporters algériens et belges qui ont commencé à arriver au Brésil depuis le royaume. Mis à part des échanges verbaux dans le cadre du jeu et du respect de l'autre, aucun dérapage de l'une ou de l'autre partie n'a été enregistré. «One, two, three, viva l'Algérie» et «Nerebho la Belgique nwelou labess (traduire : nous battrons la Belgique pour être bien)», lancent les fans des Verts, auxquels les Diables rouges, sûrs d'eux, n'ont pas voulu accorder trop d'importance. «On en reparlera demain (mardi, ndlr) sur le terrain», se contentent-ils de répondre en affichant une mine de ceux qui ont confiance en leurs joueurs, coachés par l'ancien international Marc Wilmots, qui a construit un groupe jeune mais au fort potentiel. Cet optimisme est partagé cependant par plusieurs Algériens qui croient, dur comme fer, à une qualification historique des hommes de Halilhodzic pour le second tour. Mais d'abord, les Verts doivent commencer à inscrire des buts dans une phase finale d'un Mondial puis remporter au moins une rencontre, ce qu'ils n'ont plus réussi à faire depuis les Coupes du monde 1986 au Mexique et 1982 en Espagne, contre respectivement l'Irlande du Nord (1-1) et le Chili (3-2). La tactique Wilmots : «L'Algérie va chercher à nous piéger» Hier en conférence de presse, le sélectionneur belge, Marc Wilmots, est allé droit au but. Pour lui, «il faut absolument gagner face à l'Algérie». «Nous prenons chaque match au sérieux et avec la même ambition, celle de gagner à chaque fois. Notre équipe reste sur une belle dynamique de 10 matches sans défaite. Mes joueurs sont sereins et j'ai constaté en eux une grande volonté de réussir leurs débuts de ce Mondial. En 2002, j'étais capitaine de la sélection où nous nous avons été éliminés par le Brésil, mais nous avions réalisé un tournoi de qualité. C'est cet état d'esprit que je veux inculquer aux joueurs», a-t-il indiqué à propos de son équipe. Concernant son adversaire, Wilmots a indiqué qu'il ne le craint pas. «Il faut rester calme et patient. Beaucoup de choses peuvent arriver au cours d'un match. Je sais que l'Algérie va chercher à nous piéger. A nous de la contrer et faire en sorte d'écrire une nouvelle page du football belge. Nous avons analysé l'Algérie, hier soir (dimanche) par séquences vidéo. Concernant mon effectif, je ne vais pas changer une équipe qui gagne, et qui a donné entière satisfaction lors des éliminatoires. Nous sommes dans une phase où on revient de loin, à nous de relever le défi», a-t-il conclu. L'ambition Hazard veut atteindre le dernier carré Sur le site de Chelsea, Eden Hazard plante le décor sur ses ambitions. L'attaquant belge ne cache pas son impatience d'en découdre lors du Mondial au Brésil : «C'est la première fois que la Belgique participe à une Coupe du monde depuis 12 ans. C'est donc un rendez-vous attendu par tout le pays. Nous sommes une jeune équipe, mais très bonne. Je ne sais pas jusqu'où nous irons, mais je veux volontiers atteindre les demi-finales ou la finale du Mondial. Cela serait fantastique pour la confiance de notre jeune sélection. Je sais que je ne suis pas un joueur complet, mais j'ai acquis beaucoup d'expérience. Cette saison, mes prestations étaient plus régulières que par le passé. C'est une bonne chose pour moi. J'essaie toujours de donner le meilleur pour l'équipe, même si ma prestation n'est pas au top», justifie-t-il. L'optimisme belge L'histoire de 82 revient ! On dit que l'histoire est un éternel recommencement et cela s'est vérifié avec l'équipe nationale qui s'apprête à affronter la Belgique. Les Belges affichent un optimisme démesuré. Certains même avancent le score de la victoire des Diables rouges. «Je ne veux pas faire de commentaire sur ce que disent certains à propos des pronostics. Qu'ils pronostiquent 2 à 0 ou 5 à 0, cela en m'intéresse pas. Et pourquoi pas 2 à 0 en notre faveur. Nous allons nous affronter pendant 90 minutes et tout ce que je peux assurer c'est que c'est la Belgique qui est favorite, mais sachez que les favoris ne gagnent pas toujours. Nous avons beaucoup travaillé, nous avons décortiqué l'équipe adverse et c'est facile de parler de score. Depuis 2011, je sais quelle disposition adopte l'équipe belge dans chacun de ses matches, aussi bien à l'extérieur, à domicile ou en amical. Il faut que tout le monde sache que nous n'allons pas leur faciliter la tâche. Nous allons tout essayer pour les surprendre même si je reconnais que ce ne sera pas facile. On va souffrir durant les matches que nous allons livrer durant ce Mondial. J'ai dit aux joueurs qu'il faudra aller à la limite de vos ressources. Tout le monde a un rôle bien précis pour atteindre notre objectif. Nous allons tout faire pour créer la surprise. Tout le monde dit que la Belgique va gagner facilement, mais sachez que je ne suis pas d'accord avec cela». La performance Les Belges invaincus en 6 matches en phase de poules La Belgique abordera ce Mondial-2014 avec une petite performance. Elle reste invaincue lors de ses deux dernières phases de poules en Coupe du monde. Une victoire (face à la Russie, un adversaire qu'elle retrouvera dès la deuxième journée) pour cinq matchs nuls, Tel est le bilan des Diables rouges lors de leurs deux dernières phases de poules en Coupe du monde. Si elle n'est pas passée en 1998, la Belgique s'est qualifiée pour les huitièmes de finale en 2002. En face d'elle, l'Algérie va tenter de se hisser en huitièmes de finale pour la première fois de son histoire. La retenue Kompany : «Ne pas sous-estimer les Algériens» Le robuste défenseur Belge, Vincent Kompany, est, certes, serein, mais reste méfiant estimant que tous les scénarios sont envisageables. «Nous ne devons pas sous-estime l'Algérie, notre premier adversaire dans cette Coupe du monde. Nous devons fournir notre meilleur football pour empocher les trois points. Les joueurs algériens possèdent de nombreuses qualités. Offensivement, ils sont explosifs et leur jeu repose sur de très bonnes individualités. Ce sera un match difficile, qui va se jouer sur des détails. Nous allons aborder ce match avec la même détermination des autres rencontres que nous avons livrées. Il faudra également rester très vigilant en défense. Je pense que notre équipe possède assez de qualités pour terminer le travail. Ceci dit, le Mondial ne se résume pas uniquement sur ce match face à l'Algérie pour gagner. Il faut aussi penser aux deux prochaines rencontres de cette phase des poules. Nous sommes décidés à gagner demain (Ndlr : cet après-midi), mais le football n'est pas une science exacte. Nous pourrons être confrontés à des situations que nous ne pourrons pas contrôler. Je demande simplement à nos fans d'être patients et de nous soutenir», dit-il.