Conséquences ■ En cas d'incident grave, (chute de supports ou tremblement de terre), Béjaïa risque d'être privée d'électricité durant une longue période, prévient le directeur de la Société de distribution d'électricité et du gaz de l'Est (SDE). La SDE de Béjaïa fait face à des contraintes énormes dans la réalisation de ses projets. Parmi ces contraintes figurent en bonne place les oppositions récurrentes à l'implantation de ses projets, dont certains «traînent» depuis des années. Le cas vaut pour le passage d'une conduite principale de gaz à travers le village de Tidelsine, à 10 km à l'est de Béjaïa, en souffrance depuis une dizaine d'années, prenant «en otage l'alimentation de 7 000 foyers situés plus à l'est, notamment Souk El-Tenine, Melbou et Ziama Mansouriah, dans la wilaya de Jijel», a-t-il expliqué. Le cas vaut aussi pour la ligne électrique de 60 KVA desservant la ville de Béjaïa, mais soumise à Aokas au même «régime populaire», hostile à son passage pour des considérations de dédommagements, jugés insuffisants. En souffrance également depuis plusieurs années, le projet conditionne directement l'alimentation et le confort dans la ville de Béjaïa et ses environs, qui s'en trouvent fortement précarisés du fait de l'absence d'autres lignes aussi ou sinon plus importantes. La seule ligne de secours qui existe est celle qui vient d'El-Kseur, située à l'Ouest, mais dont la puissance reste insuffisante, a soutenu le directeur de la SDE, Ahmed Drai, croisant les doigts pour l'avenir en attendant qu'un important projet soit concrétisé dans la région de Tagouba (Tichy) à l'est, en guise de remplacement, mais qui va générer des surcoûts. «Pour ce faire on a dû raser toute une montagne», a- t-il déploré. En fait, les difficultés de réalisation, déjà compliquées par l'état accidenté du relief, sont légion, y compris pour des projets à enjeux moindres, à l'instar du passage des lignes, des déplacements de réseaux ou l'installation des postes de transformation, a-t-il ajouté, appelant les habitants de la wilaya à une meilleure compréhension des missions de l'entreprise, qui sont, a-t-il dit, «d'ordre public et citoyen». Pour autant, a-t-il souligné, «un effort colossal est entrepris pour améliorer la qualité de service», citant comme exemple les ruptures intempestives de courant de plus de 12 heures durant l'année 2012 à 6 heures en 2013 et à seulement 2 heures durant ce premier semestre 2014. Le cas vaut aussi pour le gaz, dont le programme porte sur l'alimentation de plus de 50 000 foyers à la clôture du programme quinquennal 2010-2014. «Il faut nous libérer de ces contraintes», a-t-il plaidé, soulignant que, par ailleurs, l'entreprise subit un problème de non-recouvrement des factures estimées, à fin 2013, à 157 millions de dinars, une perte d'énergie sur les réseaux et leur agression répétitive par des citoyens.