Pendant que les acteurs politiques de la région s'attellent à actionner timidement leurs relais en prévision de la prochaine élection présidentielle, prévue pour le 17 avril 2014, la protestation citoyenne reprend de plus belle dans la wilaya de Béjaïa. Ainsi, cette région de Basse-Kabylie, qui se trouve depuis plusieurs années déjà en proie à une tension sociale permanente, a enregistré, hier, un nombre record d'actions de protestation, qui n'ont pas manqué, d'ailleurs, de pénaliser une large partie de la population et de paralyser certains secteurs d'activité, notamment le port et les autres unités économiques. À commencer par la fermeture, dès la matinée d'hier, des deux principales voies de la communication de la wilaya, à savoir les routes nationales n°9 et n°12. La première, qui relie Béjaïa à Sétif, était coupée à trois endroits différents. Il s'agit, en fait, du tunnel d'Aokas, où des habitants du village Tidelsine ont bloqué la route pendant la journée. Ils contestent le tracé du projet du gazoduc devant alimenter la région de Souk El-Tenine, Melbou (Béjaïa) et Ziama-Mansouriah (Jijel). Selon les villageois protestataires, le passage de cette canalisation dans leurs propriétés respectives constitue une menace pour leurs habitations, sachant que le terrain est instable. Ce qui pourrait provoquer des éboulements, selon une étude de sol. Le même axe routier était également fermé à Ireyahène, dans la commune de Tala Hamza et à hauteur du village El-Maghra relevant de la municipalité de Boukhelifa (daïra de Tichy). Dans ces deux localités, les citoyens en colère réclament, notamment, de l'électricité et de l'assainissement. Quant à la RN12 reliant Béjaïa à Tizi Ouzou via la ville d'El-Keur, celle-ci a été fermée à Ibourassen, dans la commune d'Oued Ghir. Là, ce sont les habitants du village Tagma qui sont descendus dans la rue pour interpeller, une fois de plus, les autorités concernées, à savoir les responsables de la Société de distribution de l'électricité et du gaz (SDE), ex-Sonelgaz, sur les récurrentes chutes de tension qui leur causeraient des désagréments. Par ailleurs, quelques dizaines de citoyens ont répondu favorablement à la marche organisée, hier matin, au chef-lieu de wilaya, par les deux associations pour la défense et l'information du consommateur (Adic) et Talsa (humanité) de la wilaya de Béjaïa. Les manifestants, qui criaient à tue-tête leur slogan "Halte à la vie chère !", ont tenu à dénoncer, tout au long de leur parcours, s'étalant de la maison de la culture Taos-Amrouche jusqu'au siège de la wilaya, la dernière augmentation des produits de première nécessité, tels que le lait, le yaourt, les œufs, les fruits et légumes et autres denrées alimentaires. À Amizour, c'est le siège de l'APC qui a été la cible des résidents d'un quartier urbain. Ces citadins en colère ont investi, hier très tôt, les lieux pour procéder à la fermeture du portail principal de la mairie. Ils exigent l'amélioration de leur cadre de vie. À tout cela vient s'ajouter le mouvement de grève des travailleurs de l'éducation nationale initiée par l'Unpef et le Snapest. Plusieurs établissements scolaires de la wilaya de Béjaïa ont été désertés, hier, par les élèves. L. O./K. O. Nom Adresse email