Même les grandes équipes meurent de leur belle mort, comme ce fut le cas, hier au stade mythique de Maracaña, remis à niveau pour la circonstance, de la sélection espagnole qui a subi son second échec depuis le début de la compétition, cette fois face au Chili (0 à 2). En échec, synonyme d'élimination du champion du Monde en titre et double champion d'Europe (2008 et 2012) de l'épreuve brésilienne 2014. Un vrai coup de tonnerre qui renvoie la Roja et ses stars en déconfiture à la maison, bien qu'ils seront obligés de remplir leurs obligations jusqu'au bout en disputant un troisième match face à l'Australie qui comptera pour du beurre. Pourtant, les Espagnols se sont présentés dans la peau du favori. Une équipe qui a tout gagné depuis six ans et dont les clubs viennent de dominer l'Europe quelques jours seulement avant le Mondial avec le Real Madrid et le FC Séville, vainqueurs respectivement de la Ligue des champions et de l'Europa League 2014. Après la déroute face aux Pays-Bas, lors de l'entame de la compétition (1 à 5), l'Espagne était dos au mur et devait réagir face à un Chili dont se méfiait le sélectionneur Vicente Del Bosque dès le tirage au sort. Et comme il fallait un bourreau pour faire trépasser la Roja, c'est le sociétaire du FC Barcelone Alexis Sanchez qui s'en chargea en donnant le tournis à ses adversaires et surtout en étant derrière les deux buts chiliens face à une défense pathétique. Le Maracaña a été le théâtre de la mise à mort de la Roja et c'est une autre Roja – surnom donné également à la sélection chilienne – qui prendra le relais pour aller titiller les Pays-Bas pour la finale du groupe B. L'Espagne n'est pas la seule nation à dire adieu à la Coupe du monde, puisque l'Australie est tombée les armes à la main après avoir fait douter les Pays-Bas (2 à 3) dans le même groupe B, suivie quelques heures plus tard par le représentant africain, le Cameroun qui a connu sa seconde défaite de rang, cette fois contre la Croatie (0 à 4). Une débâcle et des comportements scandaleux (agression de Song sur un joueur croate lui valant un carton rouge et l'altercation entre Moukandjo et Assou-Ekotto). Une semaine seulement après le début de la compétition, la 20e édition de la Coupe du monde s'est avérée expéditive dès la seconde journée pour les rencontres disputées à ce jour et elle va l'être pour le reste des groupes. On citera les matchs des vaincus entre le Japon et la Grèce (groupe C) et l'Angleterre et l'Uruguay (groupe D) où tout faux-pas signifie l'élimination. Ce sera un peu le cas pour notre équipe nationale, défaite par la Belgique lors de sa première sortie et qui devra sortir le grand jeu et jouer son va-tout face à la Corée du Sud, dimanche, pour espérer préserver ses chances de passer au second tour. Le sélectionneur national, Vahid Hallilhodzic, désigné par beaucoup comme étant derrière les choix tactiques ayant entraîné la très faible prestation des Verts, a entamé la préparation du match contre la Corée du Sud au centre de Sorocaba World Sports Center. Il a longuement parlé à ses joueurs, histoire de leur remonter le moral et de leur faire oublier l'échec amère contre les Diables Rouges. Le prochain match peut ainsi sonner le glas pour les Verts et pour Hallilhodzic qui vit ses derniers jours à la tête de l'équipe nationale.