La traite des êtres humains représente 150 milliards de dollars de bénéfices par an, dont 99 milliards pour l'industrie du sexe. Le département d'Etat américain a indiqué hier, vendredi, que «plus de 20 millions de personnes» étaient victimes de cette traite. En Thaïlande, ils sont des dizaines de milliers, le plus souvent d'immigrés de pays voisins «forcés, contraints ou escroqués à travailler ou pour être exploités dans l'industrie du sexe», dénonce un rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT). La plupart sont exploités dans les industries de la pêche et du textile ou comme employés de maison. Outre la Thaïlande, les Etats-Unis ont accusé dans ce rapport la Malaisie et le Venezuela de ne pas lutter suffisamment contre la traite des êtres humains. Ces trois pays et la Gambie se retrouvent aux côtés de l'Iran, la Syrie et la Corée du Nord, au plus bas d'un classement dressé chaque année par le département d'Etat. Bangkok et Kuala Lumpur, deux puissances d'Asie du Sud-Est, avaient été placées en 2013 sur une «liste de surveillance» américaine. De nombreuses sociétés malaisiennes de recrutement engagent des travailleurs lourdement endettés auprès de trafiquants et qui finissent dans des fermes, sur des bateaux de pêche ou dans la prostitution. Celles et ceux qui parviennent à s'échapper de ce travail forcé se retrouvent souvent incarcérés par les autorités malaisiennes.