Depuis le début des réformes structurelles de l?économie nationale, il y a plus d?une décennie, le dossier de la retraite et de la protection sociale en Algérie revient de manière récurrente sur le devant de la scène sans jamais réussir à faire l?unanimité. Certes, l?organisation du système de la sécurité sociale pour les salariés algériens n?a pas commencé à cette date. Elle est le résultat d?un travail qui a commencé dans les années 1970 et le prolongement des lois qui ont prévalu pour la minorité européenne durant la colonisation. Ce qui fait que la codification d?une grande partie de la législation en vigueur n?a vraiment pris effet qu?au début des années 1980 avec ses insuffisances et ses perversions. L?impact par la suite des accords du pays avec les institutions internationales, le FMI notamment, sur l?économie algérienne particulièrement sur son volet relatif à la protection sociale, a accéléré l?évolution du dossier par la multiplication des lois et des amendements pour un dossier que nombre de salariés considèrent comme sacré, voire intouchable. Or le rythme infernal imposé par l?ajustement structurel (les compressions d?effectifs et la dissolution d?entreprises publiques) a déséquilibré l?édifice de la protection sociale nationale du fait que le nombre de retraités est devenu plus important par rapport au nombre de salariés cotisants. Résultats : ni les salariés ni encore moins les pouvoirs publics ne sont satisfaits du dispositif et se retrouvent otages de paradoxes incomparables : comme cette loi de départ à la retraite après 32 ans d?activité quel que soit l?âge du candidat à la pension. Ainsi l?Ugta, qui était en 1997 pratiquement contre cette loi, est devenue aujourd?hui son principal défenseur devant les velléités de révision et de réforme des pouvoirs publics. Mais y a-t-il vraiment volonté de réformes de part et d?autre ? Entre les hésitations de la tuelle et ses multiples ballons d?essai, selon certains, et l?intransigeance de la corporation affiliée à la puissante Centrale syndicale, c?est toujours le statu quo.