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Face aux enjeux et défis de la mondialisation
LE SECOND MANDAT DU PRESIDENT BOUTEFLIKA
Publié dans L'Expression le 23 - 08 - 2005

Le docteur Mebtoul nous livre, dans cette analyse portant sur les défis du second mandat du président de la République, les principaux enjeux, articulés sur quatre parties indépendantes.
Y a-t-il une stratégie d'adaptation face aux enjeux de la mondialisation?
Processus qui date déjà, la mondialisation constitue un horizon indépassable et le cadre obligé à la fois de nos actions internationales et de la gestion de nos affaires domestiques. Aussi, y a-t-il lieu de répondre à la question, sensible entre toutes, de l'existence ou de l'absence d'une stratégie de réponse et d'adaptation de l'Algérie à ce phénomène total. Dans la perspective d'une telle démarche, il nous semble que trois phases historiques doivent être mises en évidence, étant entendu qu'il n'est nullement question de découper l'histoire, fondement de la connaissance en morceaux, les politiques menées tant durant la période coloniale que durant la période 1962-1979 ayant des incidences sur la période contemporaine.
La première phase qui débute avec la double crise pétrolière et monétaire de 1986 et qui a brutalement ramené à la réalité les dirigeants de l'époque : le monde faisait massivement irruption chez nous - un pays et un peuple surprotégés - avec une puissance et selon des modalités pour le moins inédites. La réaction de l'Algérie est caractérisée par des atermoiements qui révèlent une appréciation incorrecte des tendances lourdes - économiques et géopolitiques principalement - qui se dessinaient sur le plan international et, sans doute, l'existence de luttes politiques d'arrière-garde qui se déroulaient au sein même du régime. Crise économique et sociale profonde et crise politique majeure (voir les événement d'octobre 1988) marquent la première étape de cette période. Sur le plan économique, notre pays va emprunter, malgré lui, la voie de l'ajustement structurel.
La seconde phase qui commence en 1992 et se termine en 1999 et qui est celle d'une crise exceptionnellement grave au cours de laquelle s'est joué de manière tragique le destin de l'Algérie en tant qu'Etat et nation, crise accentuée par le rééchelonnement avec la cessation de paiement. Crise totale s'il en fut, elle s'est traduite par une guerre terroriste meurtrière menée contre le peuple et l'Etat algériens, une quasi-cessation de l'activité normale de nos institutions politiques et économiques et un isolement international qui a fait très mal à notre pays. Parler dès lors de réformes et de politique d'adaptation durant cette période est un non-sens puisque seule importait la survie, prise ici dans le sens le plus large mais aussi le plus étroit du terme.
La troisième phase que le Président Bouteflika a inaugurée à partir de 1999 et qui montre que l'Algérie a renoué avec ses ambitions premières et les plus légitimes: un pays fort de ses richesses et de ses ressources humaines, conscient de ses responsabilités régionales et internationales et en mesure de se construire un destin à la mesure des sacrifices que ses enfants ont consentis tout au long de leur histoire contemporaine. Cette phase présente les caractéristiques suivantes: -elle a été marquée durant les cinq premières années - celles du premier mandat - par la persistance, selon des termes différents, de la crise politique qui renvoie à une crise systémique prenant sa source dans la nature de notre régime politique et dans les modalités d'organisation de transition qui a fait suite au décès du Président Boumediene. Les enjeux révélés par cette crise renvoient tous à la question centrale des réformes et au rôle que le Président Bouteflika a décidé de jouer dans la perspective de leur poursuite et de leur approfondissement à l'occasion d'un second mandat; elle marque la poursuite de la politique de consolidation des équilibres macroéconomiques et laisse apparaître des résistances sérieuses à la mise en oeuvre des réformes de seconde génération qui doivent être impérativement menées durant le second mandat du président Bouteflika. Ces résistances sont, comme nous l'avons montré, d'ordre sociologique et politique et sont révélatrices à la fois du poids encore pesant de la bureaucratie centrale et locale et de l'absence préjudiciable d'une base sociale capable de les porter politiquement et culturellement; -elle marque enfin un retour remarqué de l'Algérie sur la scène internationale et une prise en charge sérieuse des dossiers ayant trait à nos relations avec l'Union européenne, à notre adhésion à l'Organisation mondiale du commerce et aux préoccupations de la communauté internationale en matière de lutte con-tre les menaces et les périls nouveaux. Partenaire de l'Otan dans le cadre du dialogue méditerranéen, l'Algérie reste en même temps attentive aux initiatives prises par l'Union européenne - ou celles qu'elle compte prendre - dans le domaine de la sécurité et de la défense. L'espace géopolitique latino-américain , afro-asiatique et afro-arabe n'est pas en reste puisque l'Algérie s'implique dans tout ce qui se fait d'essentiel dans notre continent ou dans le monde arabe, que ce soit dans un cadre bilatéral ou dans le cadre multilatéral (Nepad, l'Union africaine, Ligue arabe), le Maghreb restant pour elle une source à la fois d'inquiétude - en raison du retard considérable pris dans le domaine de l'intégration- et d'espoir légitime.
Mais parler de stratégie d'adaptation revient nécessairement à nous interroger sur les moyens que nous possédons, et que nous sommes prêts à mettre en oeuvre dans cette perspective, ainsi que sur la ou les méthodes auxquelles nous nous devons de recourir pour ce faire. Ainsi, ne pouvons-nous nous permettre de laisser en l'état un système politique grippé, devenu à la longue extrêmement lourd et contre-productif. La question du bicéphalisme de l'Exécutif doit être en effet réglée, (nécessaire révision constitutionnelle) comme doit être réapprécié le rôle des collectivités locales et revue de manière judicieuse l'organisation du système partisan et de la société civile.
Le champ national de l'information et de la communication doit être, lui aussi, l'objet de toutes les attentions et connaître les changements qu'exigent l'évolution du monde et celle de la société algérienne.
Comment se présentent les perspectives du second mandat du Président Bouteflika 2005/2009?
Après analyse, il nous apparaît clairement que le second mandat du président Bouteflika s'annonce, sous des auspices favorables. Quatre raisons principales rendent cet optimisme acceptable et permis sous réserve de l'approfondissement des réformes:
Premièrement les raisons d'ordre économique: elles sont nombreuses et relèvent d'initiatives prises au double plan interne et externe :-la poursuite de la consolidation des grands équilibres macroéconomiques,- un début de clarification d'une plus grande rigueur dans la gestion des dépenses budgétaires, encore que subsistent des insuffisances dans ce domaine, notamment une plus grande moralisation de la vie politique et économique du fait que la corruption fait fuir les capitaux utiles,-une amélioration sensible de la gestion du secteur Mines-Energie grâce à une meilleure organisation -la reprise de la croissance - tirée certes par les dépenses publiques -et une diminution sensible du chômage après une récession importante, l'objectif est qu'elle soit reprise par l'entreprise, fondement de la croissance durable si l'on veut éviter le populisme de peu d'effet à moyen et long terme - la constitution des réserves de change qui garantit la stabilité du dinar et l'attrait de l'investissement,-la signature des accords avec l'Union européenne et l'avancement des négociations avec l'OMC après des années d'atermoiements.
Car sur le plan socio-économique, l'adhésion de l'Algérie à la zone de libre-échange avec l'Europe et à l'Organisation mondiale du commerce constitue un impératif stratégique, s'agissant de distinguer les avantages comparatifs statiques, (ce que l'on perd à court terme du fait du démantèlement tarifaire environ 1,8 milliard de dollars US) des avantages comparatifs dynamiques ( ce que le pays dans son ensemble gagne à moyen et long terme) du fait que l'Algérie a besoin de 7 à 8 milliards de dollars US par an de flux d'investissement pour atteindre l'optimum d'un taux de croissance durable de 7 à 8% an entre 2005/2010.
Par ailleurs, l'embellie financière que connaît le pays aujourd'hui met psychologiquement et politiquement à l'aise le président de la République et ceux qui l'accompagnent dans l'entreprise de redressement national. Encore qu' il ne suffit pas d'invoquer la relative bonne santé financière pour augmenter les dépenses. Les réserves de change avoisinant 50 milliards de dollars ne sont qu'un signe monétaire. Le pouvoir d'achat n'augmente pas forcément quand les réserves gonflent. C'est le travail de l'intelligence qui est la source de la richesse. Dans ce cadre, concernant le deuxième programme de soutien à la relance économique que le président de la République a lancé (55 milliards de dollars US), il y a lieu de respecter les quatre (O4) directives du président de la République en conseil des ministres lors de l'examen de la loi de finances 2005, concernant l'affectation de cette fameuse enveloppe programmée entre 2005/2009.
a- Première directive, ces 55 milliards de dollars US doivent servir à achever ce qui a été commencé. La priorité devra aller aux projets mûrs et bien ficelés, étant anormal que certains secteurs inscrivent plusieurs projets dont certains ne sont pas suffisamment examinés et donc suffisamment matures.
b- Deuxième directive, c'est que le marché doit pouvoir financer les projets totalement ou partiellement. Cela sera appliqué par exemple pour le logement. L'objectif est d'affecter les ressources au mieux pour réduire la pauvreté.
c- La troisième directive est de veiller que ce plan pluriannuel d'équipement soit un instrument d'équilibre régional lorsqu'on sait que sur 300 projets, 100 sont localisés dans la région d'Alger. Cela veut dire que chaque fois que l'Etat dépense trois dinars, un dinar revient à la région d'Alger.
d- La quatrième directive est que pour la réalisation des grands projets, il faut veiller à ce que nous ayons les capacités de réalisation nécessaires ou ramener ceux qui en ont, en identifiant clairement et d'une manière datée les délais de réalisation de tout projet afin d'éviter les réévaluations et donc les surcoûts.
Deuxièmement, les raisons d'ordre politique: la scène politique nationale connaît aujourd'hui un apaisement certain, qui n'est pas le fruit du hasard mais le fait d'une conviction profonde, d'une approche pragmatique de la chose politique et d'une démarche qui met en avant le caractère productif et salutaire de toute entreprise de pacification et de normalisation des relations entre les hommes.
Troisièmement, les raisons d'ordre sécuritaire : la stabilisation et la normalisation de la situation sécuritaire ne relèvent pas de l'illusion mais d'un fait parfaitement avéré. L'activité et l'animation nocturnes, celles des villes et des villages du pays, comme celles des routes départementales et nationales en sont le signe le plus probant.
Le retour des étrangers, patrons, touristes et diplomates atteste ce changement positif dans l'état général et sécuritaire du pays.
Enfin, les raisons liées à la situation internationale de l'Algérie: les doutes ne sont pas permis là aussi: la rupture de l'isolement international a vite été suivie par une levée, parfois discrète et parfois tapageuse, de l'embargo auquel était soumise l'Algérie. Cette dernière redevient une destination de choix pour les chefs d'Etat et de gouvernement et ses représentants sont accueillis à bras ouverts dans les capitales qui comptent et dans les grands forums internationaux. L'Algérie est, aujourd'hui, un partenaire crédible de l'Otan et l'Union européenne la sollicite dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen pour la mise en oeuvre de sa politique de sécurité et de défense.
Nécessité d'approfondir les réformes par une hiérarchisation des priorités et portées par des forces sociales de progrès
Cependant des chantiers déjà ouverts restent à approfondir et d'au-tres à ouvrir, un bilan n'étant avant tout qu'un regard sans complaisance porté sur une oeuvre, une entreprise, un projet exécuté. Résumons-nous: Abdelaziz Bouteflika arrive en 1999 à la tête de l'Etat algérien, son projet immédiat, celui qu'il a mis à exécution avec célérité, comporte deux volets : le rétablissement de la paix et de la stabilité et le retour impératif de l'Algérie sur la scène internationale. En fait, l'ambition et le projet sont plus larges et plus audacieux. La paix et la stabilité sont un préalable à une entreprise plus grande: la transformation profonde de l'Algérie, en tant que société et nation, et sa projection dans un avenir que les grandes nations préparent aujourd'hui avec la plus grande rigueur: un partenariat de choix avec les puissants de ce monde et une position ‘‘pivotale'' dans l'espace géopolitique afro-arabe et l'environnement géopolitique euro-méditerranéen auxquels appartient l'Algérie.
Mais toute ambition, tout projet de cette nature et de cette envergure passent nécessairement, et avant tout, par la traduction en termes actuels des potentialités et des virtualités que renferme la nation pour laquelle on oeuvre dans cette perspective. Partant de là, nous ne pouvons pas ne pas reconnaître le décalage qui existe entre les potentialités que recèle notre pays, et elles sont énormes, et le niveau de développement proprement dérisoire que le pays a atteint après plusieurs décennies d'indépendance. Les résistances au changement ne datent pas d'aujourd'hui. Elles sont d'ordre sociologique culturel et politique. L'identification claire de ces facteurs renvoie à l'existence de très fortes pesanteurs sociologiques et culturelles et à des dysfonctionnements avérés observés dans l'activité des appareils de l'Etat. Dans ce contexte, la prise en compte des structures tribalo-confrériques et assabiennes est vitale pour une gestion politique et socio-économique efficace de l'Algérie. A cet effet, nous plaidons pour une mutation systémique portée par des forces sociales nouvelles de progrès, tout en encadrant efficacement les forces conservatrices, tout projet de société étant forcément porté par des forces sociales dynamiques et ce, en essayant d'identifier les acteurs internes et externes, identification qui seule permet: - d'obtenir une lisibilité plus grande des stratégies de contournement et de mise en échec déployées - de rendre plus visibles les forces sociales et politiques qui portent ces stratégies et les exécutent; - d'élaborer enfin une stratégie de riposte plus cohérente que celle qui a prévalu durant le premier mandat, plus offensive et donc plus efficiente, stratégie seule à même, de notre point de vue, de garantir la pleine réussite des réformes nécessaires au pays et de mettre l'Algérie en position de s'adapter avec succès aux exigences de la mondialisation. De ce fait, se pose la question de la hiérarchie des priorités en matière d'ordonnancement temporel des actions à engager dans la mesure où les secteurs structurants, donc les plus sensibles, exigent un traitement prioritaire en raison principalement de l'urgence que présentent leurs états respectifs et des imbrications existant entre ces différents secteurs et de l'interconnexion des réseaux d'intérêts qui les irriguent et qui déploient des stratégies communes de résistance et de riposte. C'est pourquoi, un traitement simultané et correctement synchronisé des actions de réformes à mener doit être retenu comme la démarche la plus appropriée et la plus productive. Ainsi les réformes à poursuivre et/ ou à engager relèvent des aspects les plus sensibles, sinon les plus importants, de l'organisation et de la gestion du pays et de ses relations avec son environnement régional et international.
a) Au plan interne il s'agira d'engager les véritables réformes politiques, économiques et sociales, réformes qui doivent impérativement toucher: - le système politique, centre névralgique de la résistance au changement et à l'ouverture et la débureaucratisation de la société. Rentrant dans le cadre de la réforme de l'Etat, il ne faut pas miser sur la quantité mais sur l'efficacité par la qualité des fonctionnaires qui fait défaut dans la majeure partie des services publics supposant un réaménagement et une formation adaptée accélérée à la nouvelle réalité économique et sociale du pays. - Le système éducatif, centre d'élaboration et de diffusion de la culture et de l'idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays. - Le système douanier, fiscal domanial, financier et bancaire, nouveau centre de la distribution de la rente, pivot de la réussite de l'ensemble des réformes. - L'intégration de la sphère informelle au moyen de mécanismes transparents, base de la construction d'un Etat de droit. - Le secteur des hydrocarbures, source de rente et objet de toutes les convoitises. - L'agriculture et une nouvelle politique de gestion de l'eau. - L'accélération de la restructuration de l'économie par la démonopolisation, et du couple privatisation- partenariat, la dynamisation de l'investissement du privé national et international dans le cadre de la logique des valeurs marchandes internationales, fondement d'une plus grande valeur ajoutée interne. Une nouvelle gestion des stratégies sociales et la mise en place de nouveaux mécanismes de régulation sociale devant revoir la gestion des caisses de retraite et de sécurité sociale, les subventions ciblées devant dorénavant être budgétisées non plus au niveau des entreprises mais sur le budget de l'Etat.- La prise en compte de la protection de l'environnement et de la qualité de la vie.
b) Au plan international la mondialisation dans sa version contemporaine renvoie non seulement à des interactions internationales d'ordre économique mais aussi à des interactions de type religieux et culturel, politique idéologique et militaire, etc. C'est pourquoi toute stratégie d'adaptation ou de réponse à ce phénomène doit embrasser l'ensemble de ses composantes et de ses manifestations. S'agissant de notre pays, rappelons, à la lumière des éléments de réponse traités plus haut, que sa participation volontaire et active à l'ordre international en construction doit être appréhendée et retenue comme un objectif de toute première importance.
Un préalable: la réconciliation nationale pour stabiliser le corps social
Aujourd'hui, l'Algérie n'a droit ni à l'échec, ni aux tergiversations. Nous n'avons d'autre choix que celui de mobiliser l'ensemble de nos ressources et de traduire en termes actuels nos potentialités, pour être en mesure de relever avec succès les défis innombrables qui nous sont lancés par le monde moderne. Ce sont-là autant de défis que doit relever l'Algérie. Mais un défi plus urgent et autrement plus grand doit être relevé par l'ensemble de notre peuple. Qu'il s'agisse de la dimension interne de cette stratégie de réponse ou de son expression internationale, nous nous trouvons confrontés en effet à un défi qui, s'il n'est pas relevé efficacement, rendrait inopérante cette dernière et mettrait en danger tout ce à quoi nous oeuvrons collectivement. Ce défi nous concerne directement, concerne au plus haut point notre passé récent, nos différends, les relations mouvementées que nous avons encore entre nous et, plus grave encore, la haine insidieuse qui habite les coeurs de certains d'entre nous et hypothèque sérieusement notre avenir commun si nous n'y prenons pas garde.
C'est pourquoi, bien qu'inséparable des réformes socio- économiques et culturelles dont le pivot est la réforme de l'école tenant compte du fondement du développement en cette ère du XXIème siècle basée sur le savoir, nous tenons à considérer comme un préalable incontournable la réalisation de la réconciliation nationale, passage obligé vers la reconquête de notre cohésion nationale et la construction d'un front intérieur solide et durable. Deux questions doivent focaliser la démarche future : le règlement définitif de la question identitaire et la réconciliation nationale, unique voie pour la paix, annoncée par le président Bouteflika.
La complexité de ces deux questions et leur sensibilité n'est plus à démontrer. Il s'agit, dans le premier cas, de mener à son terme - par le dialogue et de manière juste et acceptable pour l'ensemble de la communauté nationale - le règlement d'un problème identitaire qui dure anormalement et de trouver des solutions tout aussi justes aux problèmes posés par les événements tragiques survenus en Kabylie en avril 2001. La paix par la réconciliation nationale ne peut que se réaliser, quant à elle, en dépit des inquiétudes qu'elle nourrit, des implications parfois problématiques qu'elle peut avoir et des passions qu'elle soulève. Mais demain, notre peuple trouvera sans doute les ressources morales et psychologiques qui lui permettront, comme il l'a fait maintes fois face à l'adversité, de transcender avec dignité et honneur les rancunes et les haines tenaces.
La stabilisation du corps social qui a pour fondement la cohésion sociale est fondamentale pour la réussite des réformes devant reposer sur une société plus participative et citoyenne. Et comment ne pas rappeler dans ce contexte que, pour le soutien aux démunis et aux handicapés, le montant des affectations budgétaires équivaut actuellement en moyenne à 8,33% de la richesse nationale. A cela s'ajoute 2,5 milliards de dollars qui sont versés au titre des subventions des produits énergétiques, l'eau, les loyers, les transports. Entre transferts sociaux explicites et implicites, le montant approche 11 milliards de dollars, l'Etat dépensant actuellement quatre fois plus en actions sociales, mais mal, en actions économiques. Ce qui ne peut que constituer une dérive économique et sociale qui peut voiler les recettes exceptionnelles des hydrocarbures ces dernières années.
En conclusion:
Pour conclure, il paraît utile de rappeler que cette modeste contribution n'a d'autre ambition que celle de contribuer à un débat qui, ces dernières années, s'est déroulé de manière biaisée et en dehors de toute sérénité. Nous avons toujours été animés par l'esprit de tolérance, (le plus grand ignorant n'est-il pas celui qui prétend tout savoir ?) convaincus du bienfait de la concertation et du dialogue permanent entre les différentes composantes internes des forces sociales et de la nécessaire symbiose des cultures des civilisations de l'Orient et de l'Occident. Comme souligné précédemment, il s'agit d'avoir une vision objective: arrivé à la tête de l'Etat dans les conditions difficiles que nous savons, le président Bouteflika s'est attelé dès 1999 à rompre l'isolement international de notre pays et à stabiliser un système social que le mouvement d'entropie qui secouait mortellement le système politique a menacé plus d'une fois d'effondrement. Le second mandat sera, pensons-nous, la paix civile, la modernisation de notre système politique, et ce, par l'insertion harmonieuse de l'Algérie au sein de la société internationale, celui d'une transition véritable qui verra la mise en oeuvre de véritables réformes structurelles conciliant efficacité économique, équité et cohésion sociale en brisant le statu quo actuel qui constitue un frein au développement et à la démocratie, processus solidaire, le choix des hommes et donc la gestion des ressources humaines étant déterminants. C'est ce que tente de montrer, ou ce pour quoi plaide en tout cas cette modeste contribution.
Car l'Algérie a besoin qu'un regard critique et juste soit posé sur sa situation, sur ce qui a déjà été accompli et sur ce qu'il convient d'accomplir encore au profit exclusif d'une patrie toujours meurtrie, qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d'un même projet, d'une même ambition et d'une même espérance.
(1)- Ouvrage à paraître aux éditions Dar El Hikma Alger 2ème édition du Docteur Abderrahmane Mebtoul expert international, président Adem, en septembre 2005 : «L' Algérie face aux enjeux de la mondialisation : Bonne gouvernance- démocratie- Economie de marché et développement» simultanément en arabe et français 200 pages chaque volume collectif avec les préfaces des Docteurs Chakib Khelil ministre de l'Energie et des Mines et le professeur Abdelatif Benachenhou ex-ministre des Finances et une importante contribution de l'expert international de renommée mondiale Hernando de Soto « sur Etat de droit et sphère informelle».
- Voir également ouvrage collectif «Enjeux et défis du second mandat du président Bouteflika »sous la direction A. Mebtoul (Docteur d'Etat, expert comptable, expert International,) avec la collaboration de Chouam Bouchama (Docteur d'Etat- économiste), Mohamed Taibi (docteur d'Etat sociologue en anthropologie culturelle) Mohamed SABRI, Youcef Ikhlef (diplômés en sciences politiques), Boutlelis Araf (cadre financier) Alger Casbah Editions 05 avril 2005 volume 1 (310 pages) Annexes (240 pages).


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