Un juge espagnol a maintenu, ce mercredi, l'inculpation de la sœur du roi, l'infante Cristina, pour fraude fiscale et blanchiment de capitaux, ouvrant la perspective d'un éventuel procès, six jours seulement après l'avènement de Felipe VI. Le juge, José Castro, du tribunal de Palma de Majorque aux Baléares, a clos l'instruction qu'il mène depuis quatre ans sur l'affaire de corruption dont le principal accusé est Iñaki Urdangarin, l'époux de Cristina, qui reste lui aussi inculpé pour le détournement présumé de plusieurs millions d'euros d'argent public. Depuis deux ans et demi, le couple, écarté des activités officielles de la famille royale, est au cœur du scandale qui a contribué à faire plonger la popularité de la couronne d'Espagne, jusqu'au coup de théâtre le plus spectaculaire : l'annonce, le 2 juin, par le roi Juan Carlos, de son abdication. Le 19 juin, Cristina, âgée de 49 ans, qui, longtemps, incarna l'image d'une princesse moderne et insouciante, était la grande absente au Congrès des députés, à Madrid, où son jeune frère, Felipe, promettait en prêtant serment de défendre une monarchie «intègre, honnête et transparente». Pour Felipe, âgé de 46 ans, les retombées de cette affaire constitueront l'une des premières embûches d'un délicat début de règne.