Spéculation ■ Une flambée des prix des dattes et une rareté exceptionnelle de la deglet nour locale sont constatées actuellement dans les marchés de certaines localités, particulièrement du sud du pays à quelques jours seulement du mois sacré de ramadan. Plusieurs consommateurs ont exprimé leur étonnement sur la rareté, voire la disparition, de la variété locale de datte deglet nour sur les étals, légèrement compensée par celle ramenée de la région de Tolga (Biskra). Ce qui est considéré par certains comme un fait «sans précédent» dans cette région. Au grand dam de la population, deglet nour, cette datte de qualité supérieure, très prisée durant le Ramadhan, n'est ainsi pas à la portée des petites bourses, contrairement aux années précédentes. Son prix frôle les 1 000 DA / kg. La cause ? «Des marges bénéficiaires excessives» pratiquées par les opérateurs commercialisant les dattes sont à l'origine de la flambée de leur prix, a affirmé hier, mercredi, à Biskra, le président de l'Association de wilaya des producteurs de dattes, Khaled Laâdjal. «La quête débridée du gain facile et rapide, au détriment des consommateurs, explique ce renchérissement qui a fait passer, ces dernières semaines, le prix du kg de dattes deglet nour de 250 à 500 dinars», a soutenu ce producteur rencontré dans son exploitation agricole située dans la commune de Foughala (40 km à l'ouest de Biskra). La datte actuellement commercialisée est «la même que celle vendue il y a quelques jours et rien ne justifie la courbe ascendante et vertigineuse des prix», a encore affirmé M. Laâdjal, rappelant que durant la période de récolte, deglet nour était écoulée entre 100 et 150 dinars le kg «en tenant compte de tous les frais, en plus d'une marge confortable». De ce fait, assure-t-il, le prix du kg «ne devrait pas dépasser les 250 dinars». Les dattes sont une production «100 % nationale» et les quantités récoltées «augmentent d'une année à l'autre», a encore ajouté le président de l'Association des producteurs avant de souligner que les fluctuations des prix sur le marché international «ne constitue qu'un prétexte fallacieux pour augmenter les marges bénéficiaires». Lors de la dernière saison, Biskra a réalisé une production record de 3,4 millions de quintaux de dattes dont 2 millions de quintaux de la variété deglet nour, de loin la plus appréciée, selon les données de la direction des services agricoles. Pour le président de l'Association locale des producteurs de dattes, «si la propension pour le gain facile anime les acteurs intermédiaires, il devrait en être autrement pour les producteurs de dattes qui disposent, en plus, de chambres froides pour stocker leur récolte qu'ils vendent parfois au détail». Ceux-là, a-t-il souligné, sont «tenus de pratiquer des prix ‘'raisonnablement étudiés'' et éviter d'exploiter le pic de la demande sur ce fruit durant le Ramadan pour augmenter de façon exagérée leur marge bénéficiaire et contribuer à la flambée des prix».