Raids ■ L'armée appuyée par l'aviation tentait, hier vendredi, de déloger les jihadistes de l'EIIL de la cité clé de Tikrit prise durant leur offensive fulgurante en Irak... Après s'être emparée la veille de l'université de Tikrit à 160 km au nord de Bagdad, l'armée menait hier vendredi des raids aériens contre les insurgés et préparait un assaut sur la ville qu'elle encercle, selon un haut gradé. Les combats ont poussé les familles des employés de l'université à fuir. L'université est stratégiquement située sur la voie vers Baïji, la principale raffinerie de pétrole en Irak, et vers une base militaire plus au nord aux mains des insurgés. Une offensive qui fait suite à une attaque aéroportée lancée jeudi par l'armée irakienne sur cette ville en transportant des commandos dans le stade de la ville à bord de trois hélicoptères, dont l'un s'est écrasé après avoir été touché par les tirs des insurgés. Pour l'heure c'est le bilan des civils tués par les djihadistes qui fait craindre le pire. L'organisation Human Rights Watch (HRW) a indiqué à ce propos que l'analyse de photos et d'images satellites «laissait fortement penser» que les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) avaient commis des exécutions de masse à Tikrit après avoir conquis la ville au début de leur offensive. Selon HRW, l'EIIL a exécuté jusqu'à 190 hommes sur deux sites distincts. Ce nombre pourrait être beaucoup plus élevé mais il est difficile de retrouver les corps et impossible de se rendre sur place pour enquêter, a souligné l'organisation des droits de l'Homme. Les djihadistes, dont la progression fulgurante vers le Sud s'est arrêtée à environ une heure de route de Bagdad, tentent de consolider leurs positions dans les régions à forte population sunnite qu'ils ont occupées à la faveur de la débandade de l'armée irakienne. Outre ce chef-lieu et d'autres secteurs de la province de Salaheddine (nord), les insurgés ont mis la main sur Mossoul, deuxième ville d'Irak, une grande partie de sa province Ninive (nord), d'autres secteurs des provinces de Diyala (est), Kirkouk (nord) et Al-Anbar (ouest). Devant la progression des insurgés, les forces de sécurité s'étaient retirées le 12 juin de Kirkouk, ville multiethnique et pétrolière au nord de Bagdad, mais ce sont les forces de la région autonome du Kurdistan qui en ont pris le contrôle. Le président du Kurdistan, Massoud Barzani, a affirmé que le contrôle de cette ville par les Kurdes ne saurait être remis en cause, après une rencontre avec le chef de la diplomatie britannique, William Hague. «Maintenant, c'est fini», a-t-il dit en référence à la dispute opposant le Kurdistan, qui revendique la ville, au pouvoir central à Bagdad.