Résumé de la 10e partie Le 17 février 1993, Paul Bernardo est arrêté et inculpé de 43 charges de viols et agressions sexuelles. Le 19 février, la police fouilla la maison de Paul et Karla. Les enquêteurs saisirent rapidement une importante quantité de preuves. Ils emmenèrent tout, des canalisations des toilettes à l'évier de la cuisine. Ils découvrirent que Paul avait pris soin de mentionner, par écrit, le compte de tous ses viols à Scarborough, et qu'il possédait des livres et des vidéos sur les déviations sexuelles, la pornographie et les tueurs en série. Ils trouvèrent également une courte vidéo montrant Karla en train de coucher avec deux prostituées, sous les encouragements de Bernardo. A la mi-février, l'avocat de Karla et Murray Segal, du bureau du procureur, parvinrent à un accord (un «plea bargain», en droit anglo-saxon), qu'ils rendirent public. Karla allait être condamnée à 12 ans de prison pour les deux victimes, Leslie Mahaffy et Kristen French. Elle pourrait être libérée sur parole au quart de sa peine si elle se conduisait bien. En échange, Karla s'engageait à dire absolument toute la vérité sur sa participation aux crimes et tout ce qu'elle en savait. En mars 1993, Karla fut admise dans un hôpital psychiatrique pour une évaluation. On lui donna de lourdes doses de calmants. Elle trouva la force d'écrire une lettre à ses parents et à sa s?ur, Lori, où elle leur expliqua que Paul et elle étaient «responsables de la mort de Tammy». «Il m'a menacée physiquement et m'a abusée émotionnellement lorsque j'ai refusé», ajouta-t-elle. Cette image de femme apeurée et soumise était celle qu'elle allait toujours présenter par la suite. Le 28 juin 1993, son procès commença. Un mois plus tôt, lors de sa première apparition devant le juge, elle était habillée comme une adolescente délurée et non comme une jeune femme de 23 ans. Toutefois, elle avait gardé un maquillage exagéré. Le rapport psychiatrique incarna la base du «plea bargain». Le psychologue de Karla, le docteur Malcolm, conclut que Karla «savait ce qui se passait, mais se sentait totalement impuissante et incapable d'agir pour se défendre elle-même ou qui que ce soit d'autre. Elle était, selon moi, paralysée par la peur et, dans cet état, elle est devenue obéissante». Le procureur Murray Segal, lui, lut, durant 25 minutes, une litanie d'agressions, de viols et de tortures plus choquants les uns que les autres. Selon les journalistes, «c'était un catalogue de dépravation et de mort». Les mères de Leslie Mahaffy et de Kristen French vinrent expliquer à la barre ce que la mort de leur fille signifiait pour leur famille. Elles pleurèrent et Karla, elle-même, essuya des larmes, alors qu'elle était restée impassible lors de la lecture du procureur. (à suivre...)