Changements Finalement ce qui était une simple rumeur depuis des semaines est, depuis hier, une réalité. Les P-DG d?Algérie Télécom (AT) et de sa filiale à 100% Mobilis, ont démissionné de leurs postes respectifs. En effet, en épilogue à une série de spéculations parues dans la presse ces dernières semaines à propos de la situation prévalant au sein de l?opérateur public de la téléphonie nationale, Messaoud Chettih et Mustapha Achaïbou ont présenté leur démission de leurs postes à la faveur d?une réunion extraordinaire des membres du Conseil d?administration d?AT. Ce dernier, qui a accepté la démission des deux concernés, les a remplacés le jour même par Brahim Ouarets, ingénieur en télécommunication, membre du CA de l?Autorité de régulation des postes et télécommunications (Arpt), à la tête d?AT, et par Hachemi Belhamdi, également ingénieur en télécommunications et directeur général des TIC au ministère du même nom, au poste de P-DG de Mobilis. Néanmoins, pour les connaisseurs des affaires du secteur, cette double démission s?apparente beaucoup plus à un «départ forcé», voire à « un limogeage» pur et simple des deux P-DG tant les problèmes vécus par le secteur, les conflits de personnes entre responsables de haut niveau, étaient un secret de Polichinelle. Certaines de ces «incompatibilités» auraient même opposé le ministre en personne, Amar Tou, à l?un des deux P-DG et se seraient transformées en «divergences de vision» portant sur la «stratégie» de développement de cette grande entreprise publique appelée à connaître de grandes mutations structurelles. Il faut dire aussi que face à la concurrence féroce de l?opérateur privé des télécommunications, l?Egyptien Orascom (OTA Djezzy), Algérie Télécom et sa filiale Mobilis, ne sont jamais arrivées à soutenir le rythme effréné de développement de leur adversaire notamment en matière de téléphonie mobile (près de 2 millions de lignes pour le premier contre seulement 200 000 lignes pour le second). Il est vrai que malgré sa restructuration dans le cadre des réformes lancées dans le secteur, AT n?a jamais su comment faire pour régler sa dette de 30 milliards de dinars héritée de sa tutelle, ni quoi faire de ses pléthoriques effectifs de 22 000 employés.