Détérioration La plupart des employés du Samu se plaignent de la situation critique que vit, aujourd?hui, ce service. Indisponibilité de lignes téléphoniques, matériels défectueux, manque d?ambulance, salaire dévalorisant. Le Samu est en phase d?agonie. A titre d?illustration, le respirateur, un tuyau reliant l?appareil de réanimation au patient, n?a jamais été changé alors qu?il est dans un état déplorable. Et si l?on arrive encore à s?en servir, c?est parce que le technicien a collé les morceaux avec du scotch. Le Decstro, une sorte de test pour connaître le taux de glycémie en cas de crise, n?est jamais disponible. Alors qu?un Samu sans défibrillateur n?est pas un Samu, cet appareil, placé sur la poitrine du patient en donnant des chocs électriques en cas d?arrêt cardiaque, n?existe pas. Les neuf appareils sont en panne depuis cinq ans et n?ont jamais été réparés ou remplacés. Pis encore, la sirène et les gyrophares, indispensables pourtant pour l?ambulance en cas d?urgence afin d?éviter les embouteillages, ne sont plus fonctionnels. L?ambulance du Samu ne compte même pas une roue de secours ou un cric alors que les feux arrière sont cassés depuis des années, selon les employés. La minerve et les lames, nécessaires lors d?intervention en cas d?accident, tels les accidents de la route, afin de déplacer un polytraumatisé, sont inexistants. «Le poly-traumatisé ne doit pas être secoué en cas de déplacement. Les lames et la minerve ont été conçues pour cela», explique un médecin urgentiste. Ce dernier avoue que «comme on n?a pas le choix, on déplace la victime avec l?aide des citoyens en faisant en sorte de ne pas le faire bouger». Quant au problème du salaire, il faut savoir que le salaire de base d?un médecin urgentiste ne dépasse pas les 13 900 DA, alors que celui de l?infirmier est de 8 000 DA et 6 000 DA pour l?ambulancier. «Alors qu?on est confronté à tous les dangers, on n?a même pas de prime de risque et on n?est pas payé pour les gardes que nous assurons», explique le Dr Abdelhafid Messaoudi, médecin permanencier au Samu 16 et vice-président du Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp). Ce médecin affirme que la tutelle a déjà été saisie pour la prise en charge de tous ces problèmes, mais qu?elle continue de faire la sourde oreille malgré les promesses. Les employés du Samu ne se découragent pas. «Le Samu, c?est notre bébé, car c?est nous qui l?avons créé et nous ne comptons pas le laisser mourir», promet un médecin urgentiste.