Endurance Infatigables, ils déambulent tout au long de la journée dans les ruelles et artères des villes. Qu?il fasse beau ou mauvais, ils sont toujours là. Ce sont les marchands ambulants, habitués des quartiers populaires pour vendre des fruits, des légumes, du poisson, des articles ménagers et même des plantes; bref, toutes sortes de produits qui peuvent attirer le maximum de clients. Ils font le bonheur des ménagères aux petites bourses. Ces dernières, familiarisées à leur petite mélodie, savent souvent à quelle heure passent le marchand ambulant de légumes, le marchand de tapis ou toute autre marchandise. Ceux-ci annoncent, toujours, leur arrivée par le même refrain. Sur la RN 24, menant vers la commune de Bordj El-Bahri, ils sont nombreux, mais la plupart sont les marchands de tapis et de couvertures. Ils s?approvisionnent, généralement, chaque fin de semaine, dans les marchés de gros disséminés un peu partout sur le territoire national. Ali est un jeune de 28 ans, originaire de la wilaya de Blida, il vend de petits meubles. «Je suis contraint d?emprunter, chaque jour, un nouveau parcours pour pouvoir vendre ma marchandise», souligne-t-il, le visage tanné par le soleil, affichant une mine marquée par la vicissitude du quotidien. Et de confier : «La marge bénéficiaire est insignifiante, elle varie de 200 à 500 DA pour les meilleurs jours», avant de poursuivre : «Je m?approvisionne à crédit auprès d?ateliers de menuiserie installés à Blida et à Koléa. Je rembourse mes créances une fois que ma marchandise est totalement écoulée.» En fin de journée, Ali s?empresse de vendre ce qui lui reste, afin, nous dit-il, de « ne pas rentrer les mains vides chez moi». Slimane est un quinquagénaire de la wilaya de Médéa, il a pu acheter une vieille fourgonnette datant des années 1960, grâce à son travail de vendeur ambulant. «Je me déplace dans les 48 wilayas pour vendre ma marchandise, Il m?arrive de rester 40 jours dans un même endroit», note-t-il. A la question de savoir d?où il s?approvisionne, il répond : «Les grossistes des 48 wilayas du pays viennent, tous les dimanches et vendredis, exposer une multitude de produits au marché d?El-Harrach appelé D15.» C?est dans cet espace, qui s?étend à perte de vue, que viennent, en effet, la plupart des commerçants ambulants guetter les bonnes affaires. Pour preuve, Slimane cite cet exemple : « J?ai acheté dans ce marché des tapis à 190 DA que j?ai revendus à 2 500 DA.» Par ailleurs, les usagers de cette route ne cessent de demander aux autorités de faire évacuer ces marchands qui encombrent la chaussée avec leurs fourgons.