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Le troc a la peau dure dans les Ziban
En dépit des grands changements socio-économiques
Publié dans Le Maghreb le 02 - 04 - 2008

Forme primaire des échanges commerciaux entre les hommes, le troc demeure encore assez largement pratiqué dans la région de Biskra, en dépit des grands changements socio-économiques intervenus dans cette partie du sud-est du pays. Le troc signifie l'échange d'une marchandise contre une autre sans le recours à l'intermédiation monétaire. Pratique très ancienne, sa pérennité réside dans l'existence d'intérêts communs et une tradition commerciale séculaire, expliquent les spécialistes. Dans les Ziban, il se pratique, dans la plupart des cas, entre les gens de la région et ceux venus d'ailleurs. Les troqueurs (“beddala”) les plus visibles sont les marchands de légumes ambulants qui transportent sur des carrioles attelées à un animal (souvent un âne) des produits maraîchers qu'ils échangent contre des dattes ou contre des vêtements usagers. Pour leurs longs déplacements à travers les quartiers des villes et villages de la région, d'autres utilisent des charrettes à deux roues, plus petites, qu'ils poussent eux-mêmes et proposent à l'échange des articles ménagers, souvent de la vaisselle et des ustensiles en matière plastique. Les articles proposés diffèrent selon la région d'origine des “marchands”.
Ainsi, ceux venant des Aurès troquent notamment du blé, de l'orge, des glands et des piments secs. S'ils sont du Titteri (Médéa), ils proposeront les petits articles et ustensiles ménagers. Les Aurassiens préfèreront, en contre-partie, des dattes alors que les gens du Titteri affectionnent davantage les articles en plastique et les métaux destinés aux industries de récupération. Les produits ainsi collectés sont revendus aux unités industrielles pour être recyclés. Les revenus conséquents tirés de cette activité ont poussé nombre de “beddala” à recruter des “assistants” pour collecter de plus grandes quantités d'articles recyclables. Certains grands troqueurs louent même des hangars dans les grandes villes pour y stocker le fruit de leur récolte en attendant de les livrer aux unités industrielles. Dans la ville oasis de Tolga, les troqueurs entassent en plein air des piles entières d'articles hétéroclites collectés dans les alentours. Se déplaçant souvent en groupe, ils sillonnent, à longueur d'année et par tous les temps, toutes les agglomérations de la wilaya de Biskra ou presque, à la recherche du précieux produit à échanger puis à revendre. Pour les connaisseurs, cette forme de négoce est utile pour les ménages qui, sans mettre la main à la poche, acquièrent des articles nouveaux et neufs tout en se débarrassant d'autres devenus quelquefois encombrants.
Le marché populaire, organisé le 26 de chaque mois de Ramadhan en marge de la fête de Sidi Khaled à Tolga, devient à chaque fois le théâtre de vastes opérations de troc entre les phoéniculteurs locaux et les marchands des localités et même des wilayas environnantes. Les dattes y sont généralement les produits les plus échangés contre surtout des articles de l'artisanat en bois (cuillères, pilons, écuelles...). Autre pratique, mais cette fois assez proche du troc: les ménagères d'un même quartier ont très souvent l'habitude, dans cette région, de s'échanger le plat du jour de sorte à diversifier le menu de la famille sans avoir à préparer deux mets à la fois. Selon Hadj Bourahla, connaisseur en la matière, les beddala ont tendance aujourd'hui à se spécialiser dans la reprise d'articles bien ciblés. Certains d'entre-eux ne reprennent, par exemple, que des batteries automobiles usagées ou des dattes sèches. Il signalera également que par le passé, Biskra avait ses propres troqueurs qui sillonnaient les régions du nord et des Hauts-Plateaux avec leurs chargements de dattes échangées contre une multitude d'autres articles. Mais ces troqueurs locaux ont fini par disparaître (laissant la place à leurs “homologues” d'autres régions) tout comme ceux qui venaient de la région de Kabylie proposant aux Biskris parfums et autres produits cosmétiques traditionnels comme le “swek”. Mais force est de constater que ni le développement des activités commerciales et bancaires ni l'apparition de nouveaux espaces de vente modernes et de plus en plus fournis n'ont eu entièrement raison de cette vieille pratique commerciale qui semble avoir encore de beaux jours devant elle.


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