Las de faire la tournée des quartiers et des artères de la ville sans pour autant trouver la bonne clientèle, les marchands ambulants ont décidé de se sédentariser et “d'élire” commerce dans un endroit bien précis. Le phénomène des marchands ambulants prend de plus en plus de proportions dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Las de faire la tournée des quartiers et autres artères de la ville, les marchands ambulants ont trouvé la parade. Ils se font de plus en plus présents et nombreux, au grand bonheur des ménagères. En effet, dans les souks, aux alentours et à la sortie des grandes mosquées de Bordj Bou-Arréridj, les marchands ambulants se font nombreux, déambulant aussi dans les ruelles et les artères de la ville. À Lagraphe, Djebbès, l'Abattoir, les 12 hectares, Koucha, dans les quartiers populaires comme les quartiers résidentiels les plus chics de la capitale des Bibans, cette activité informelle se développe très vite et constitue un gagne-pain pour une frange de citoyens. La population bordjienne se souvient encore de ces hommes à la mine négligée et aux mains poisseuses qui déambulaient à longueur de journée dans les rues, conduisant leurs charrettes à bras et entonnant de leurs voix rauques des refrains mélodieux qui vantaient, à tort ou à raison, la qualité exceptionnelle et les prix avantageux de leur marchandise. Tout cela semble maintenant appartenir au passé lointain. Las des longues balades qui ne valent pas souvent la peine, les marchands ambulants se sont peu à peu sédentarisés. En effet, ces hommes, femmes, jeunes, vieux, analphabètes et même titulaires de diplômes universitaires viennent élire place près des magasins et cassent les prix pratiqués par les propriétaires des commerces. Ils vendent oranges, pommes, bananes, cerises, fraises ainsi que légumes et poissons à des prix assez raisonnables. Ces pratiques suscitent la colère des propriétaires qui ne cessent de protester, de se lamenter en raison des impôts, du loyer des locaux et des marchandises qu'ils ont à payer. La ville de Bordj Bou-Arréridj va investir des millions de dinars pour construire et aménager des marchés dans presque tous les quartiers de la ville. Mais le nombre des marchands ambulants, difficilement contrôlables, va sûrement continuer d'augmenter, car les habitants de la ville apprécient leurs prix bas, leur proximité et surtout leur disponibilité à tout moment.