Constat Selon les déclarations du directeur d?agence du Touring voyages Algérie (TVA) de Constantine, M. Belgherabli, le secteur est à ressusciter. Le directeur du TVA reste quand même optimiste et confiant quant à l?avenir. Des projets substantiels existent, tel celui visant la restauration du «chemin touristique» ? qui traverse les gorges du Rummel de part en part, actuellement inaccessible ? par un groupement français du secteur dans l?objectif d?amener le plus possible de touristes étrangers à Constantine, classée ville touristique. Mais des problèmes risquent fort d?entraver de si belles initiatives, notamment le manque flagrant de structures d?accueil, l?hygiène inexistante. «La ville est sale, même des sites touristiques ont été transformés en dépotoirs, c?est le cas, par exemple, des deux stèles commémoratives de la mort du comte Damrémont en 1837, abattu par un boulet de canon lors du siège de Constantine par les troupes françaises. Les alentours immédiats de ces édifices situés au niveau du «S» reliant l?avenue Aouati-Mostefa à la place de la Pyramide, servent actuellement de lieu d?aisance et de décharge publique depuis des lustres. Le monument aux morts, quant à lui, est devenu un lupanar à ciel ouvert fortement déconseillé aux passants.» Autre problème, celui de la culture touristique dont l?immense majorité de la population ignore les rudiments, à savoir l?accueil et le respect de l?étranger. Vient enfin le problème de la violence physique ou verbale, entré dans les m?urs de la plupart des citoyens. «Des gens se sont fait agresser pour un portable, imaginez s?il s?agissait d?une caméra numérique dernier modèle ?», dira M. Belgherabli. Ces inconvénients majeurs n?auraient pas empêché une timide reprise des voyages touristiques vers Constantine, notamment, nous dit-on, «grâce au travail effectué en France par d?anciens Français d?Algérie qui, par le biais de sites internet, vantent la panoplie des sites uniques en leur genre que sont, entre autres, le Pont suspendu, le boulevard Zighoud-Youcef, taillé à même le rocher, et qui domine, à 175 m d?altitude le lit du Rummel, le monument aux morts, l?Arc de triomphe qui offre une vue imprenable sur la vallée du Hamma et ses couchers de soleil fabuleux ou bien le sommet de Sidi M?cid, falaise qui culmine à 785 m d?altitude ou le pont Sidi Rached, un viaduc gigantesque en pierre surplombant la vieille ville et le ravin et la liste est loin d?être exhaustive». Le laxisme des investisseurs privés dans le domaine du tourisme est en passe d?entrer dans la légende. «Des investisseurs nationaux ne semblent pas s?intéresser aux investissements dits ??lourds?? et donc rentables à long terme. Ils préfèrent de loin ceux qui rapportent vite et gros surtout ??très vite??», nous dira M. Belgherabli, qui ne manquera pas de mettre l?accent sur la garantie des rapports conséquents qu?offre le secteur, mais dans le long terme s?entend. «A défaut de tourisme réceptif, nous faisons du tourisme d?exportation», nous dira, avec une pointe de nostalgie, le directeur du TVA, résumant ainsi le rôle joué par quelque 20 agences ? publiques et privées ? spécialisées dans le domaine. «Il nous faudrait mener une campagne de publicité à l?étranger, pour faire connaître nos produits, culinaires entre autres, ainsi que ??la destination Algérie?? telle que nous la désignons dans notre jargon.» Ainsi, dans le but de subsister dans le panorama de la profession, plusieurs agences touristiques sont tenues de diversifier leurs activités en direction des billetteries aériennes et maritimes pour la Omra qui, pour le cas du TVA en particulier, s?effectue désormais toute l?année et non plus durant le ramadan exclusivement. Idem pour les circuits vers le Sud (Tamanrasset, Djanet ou la «Boucle Oasis») effectués en période hivernale. En conclusion, nous pouvons signaler que quelque 500 touristes étrangers ont débarqué à Constantine durant l?année 2003. Ce chiffre illustre on ne peut mieux l?état actuel du secteur.