L?école à l?hôpital ? Non, ce n?est pas de l?humour noir ! On n?a pas l?intention d?envoyer la vénérable institution «à la casse». Ce titre nous amène à aborder la double détresse d?une certaine catégorie de malades hospitalisés : les enfants. A la douleur née de la maladie et de la séparation avec la famille, ces enfants souffrent d?une rupture avec le milieu scolaire aussi. Faute d?un soutien en la matière, ils ressortent de l?hôpital totalement dépouillés des connaissances engrangées à l?école. Beaucoup redoublent leur classe. Par le passé, et de nos jours encore, bien des enfants, hospitalisés en moyenne ou longue durée, ont fini par ne plus reprendre le chemin de l?école. Ces décrochages s?expliquent par l?absence d?une prise en charge pédagogique au cours de leur séjour à l?hôpital. Une situation dommageable que des bénévoles tentent de colmater en se rendant à l?hôpital régulièrement pour donner des cours. Ce sont généralement des retraités de l?éducation qui apportent leur précieux concours aux éducatrices en charge des enfants hospitalisés. Mais leur nombre est insignifiant au vu des besoins sans cesse croissants. Depuis 1999, un arrêté interministériel est venu mettre de l?ordre. Dorénavant, les directions de l?éducation sont dans l?obligation de détacher des enseignants en fonction de la demande exprimée par le secteur sanitaire. Un soulagement qui demeure fragile dans la mesure où ces enseignants sont choisis parmi ceux classés en sureffectif. Ils ne sont pas motivés pour ce genre de travail, ils l?acceptent par contrainte. C?est la constatation faite après 3 années d?expérience. Espérons que l?évaluation de cette expérience née à la suite de l?arrêté interministériel servira de déclic pour une amélioration de la situation. C?est d?ailleurs dans cet esprit que fut organisé un colloque scientifique algéro-français en avril 2003. Les expériences française et européenne peuvent servir de tremplin pour une approche algérienne. Au grand bénéfice des enfants hospitalisés.