Inédit En Californie, deux photographes récupèrent des sacs-poubelles pour en faire des objets d?art. Une exposition très originale se tient à New York, aux Etats-Unis : 25 clichés géants, des photographies de déchets de stars proprement alignés sur fond noir sont présentés au public dans l?une des galeries les plus branchées de New York. Des poubelles de stars érigées en objets d?art par deux photographes français, Bruno Mouron et Pascal Rostain. Leur démarche est une autre façon d?appréhender l?art contemporain et, en conséquence, de considérer l?objet, aussi quelconque soit-il, comme un matériau artistique résultant d?une création de l?esprit. Et leur «création» adhère au pop?art. Les deux photographes, longtemps spécialisés dans le people, inscrivent leur démarche dans une réflexion à la fois sociologique et artistique, deux caractères donnant à l?objet d?art plus de teneur et d?esthétique. «Ces objets ? on ne peut rien trouver de plus bas ? nous les avons élevés, posés sur du velours noir, comme dans un écrin», explique Bruno Mouron. Et d?ajouter : «Les acteurs sont vus comme des dieux. Quand ils consomment, ils sont comme tout le monde.» Les deux photographes, suivant une logique, cherchent à montrer une autre image des stars d?Hollywood souvent emblématique, sublimée, voire sacralisée par la vénération que leur voue le public, notamment les fans. Ils cherchent à montrer une image de personnes ordinaires, qui n?ont rien de singulier, mis à part le talent d?incarner un rôle. Bruno Mouron et Pascal Rostain récupèrent les sacs-poubelles devant les résidences californiennes ; ensuite, ils déballent le contenu qu?ils trient. Ce sont donc des objets choisis, représentatifs et référentiels : cannettes, sachets de chips ou de pop-corn, et autres «déchets» qui, de par leurs caractéristiques, renvoient à l?individualité du consommateur, définissant ainsi ses goûts, ses pratiques et même son caractère, son comportement, donc sa psychologie. Ces «déchets» sont tous transformés en objets d?art sous l?objectif de l?un comme de l?autre. Ces photographies présentent un caractère cynique de ce que la société de consommation peut être ; la primauté étant donnée au volet sociologique. Une partie des bénéfices réalisés sur la vente de ces photos à 6 000 dollars pièce, sera versée à une association caritative.