Les intérieurs de foyer constituent le thème principal de la collection de photographies de l'artiste Rafik Zaïdi dont une exposition intitulée «D'enfilades et d'encoignures» s'est ouverte hier soir à la galerie d'art Mohamed-Racim (Alger). Constituée de quatre-vingt-neuf tableaux mettant en relief la chaleur du foyer avec ses différentes décorations, la série exposée évoque, avec poésie, les lieux de la vie quotidienne donnant une dimension artistique à des objets anodins. «Je n'ai pas pensé à faire une collection originale mais je voulais trouver un sujet tout en restant dans mon époque», a indiqué l'exposant, ajoutant qu'il ne voulait pas faire une présentation classique. «On est dans l'art contemporain», a-t-il dit. «Je n'ai pas fait attention à la lumière, ni à la composition, mais j'ai utilisé les objets, leur disposition et les effets lumineux tels qu'ils étaient», a expliqué Rafik Zaïdi, estimant qu'«à partir d'un sujet très simple on peut faire de la photographie d'art». L'artiste, dont la composition globale est, comme le suggère le titre de l'exposition, une enfilade de photographies avec comme espace de prédilection les coins des différentes pièces de l'appartement, a réussi à donner vie aux différents meubles et objets contenus dans ces espaces, «reflets de la personnalité des personnes qui y habitent». «Il n'y a que des objets sur les photographies mais les personnes sont là à travers la façon dont sont disposés les meubles et les objets, le choix des couleurs et l'agencement de l'espace», a relevé l'artiste qui a précisé n'avoir retouché aucune photographie. «Le coup d'œil est dans cette composition vraie et authentique», a affirmé Rafik Zaïdi dont les tableaux sont des images de fauteuils, de sacs, de coins de cuisines, de bureaux encombrés d'objets hétéroclites, de cheminées désordonnées, de bout de tables chargées de victuailles et d'étagères avec leur bric à brac. «On se prend à rêver de notre propre cuisine et de la richesse de chacun des objets du quotidien. Il en va de même avec ces photographies d'objets empilés qui échafaudent, dans un mouvement inverse, les tours fantaisistes d'une mégalopole imaginaire», est-il écrit dans le catalogue de cette exposition qui se poursuivra pendant quinze jours.