Résumé de la 6e partie A l?indépendance, Omar apprend que la jeune femme qui lui a donné refuge a été arrêtée, dénoncée par une voisine. Il va remuer ciel et terre, fait appel à toutes ses connaissances, fouiller les archives des commissariats de police. En vain : Fella est introuvable, on ne sait pas ce qu'elle est devenue ! Il engage lui-même des enquêteurs, interroge les gens... ? Tu dois abandonner la partie, lui dit Mustapha, un de ses anciens compagnons de lutte. Cette fille a dû être tuée ! ? Je ne veux pas le croire ! dit Omar. Si seulement il connaissait son nom, il pourrait chercher sa famille, mais il n'a que son prénom : Fella ! Il va partout dans la ville, la cherchant désespérément. Il lui arrive d'arrêter des femmes qui lui ressemblent et de les interroger : «Fella ?» Mais il doit se rendre à l?évidence : ce n'est pas Fella ! Les semaines, les mois et les années passent sans qu'il retrouve celle qu'il cherche. Et plus le temps passe, plus le désir de la retrouver se fait grand. Il doit se rendre alors à l'évidence qu'il l'aime ! Mais comment peut-on aimer une femme qu'on n'a vu qu'une fois et qui a disparu ? Comment peut-on aimer un fantôme ? ? Elle est morte, disent ses amis, tu ferais mieux de l'oublier. ? Elle est morte, disent ses parents. Tu ferais mieux de l'oublier et de songer à te marier. Tu vas bientôt avoir quarante ans... Mais il ne veut pas se marier. S'il doit un jour unir sa destinée à celle d'une autre personne, ce sera Fella ! ? Et si elle est morte ? ? Eh bien, je ne me marierai pas ! Il avance en âge, il souffre de maladie chronique, mais il pense toujours à Fella, comme lorsqu'il avait trente ans et qu'il s'engouffrait dans l'immeuble où elle vivait. Il ne peut oublier ses grands yeux noirs et ce beau visage triste... Et puis un jour, il est pris d'un malaise dans la rue. On le transporte sans connaissance à l'hôpital. Quand il se réveille, il croit rêver : ce doux visage qui se penche sur lui, ce visage triste, c'est bien celui de la jeune femme triste. ? Fella ! s?exclame-t-il. Elle le regarde, surprise puis elle le reconnaît. Il lui prend la main et se met à pleurer de bonheur. Il lui raconte alors ses souffrances et les longues recherches qu'il a entreprises pour la retrouver... Elle lui parle aussi de ses souffrances et des tortures qu'elles a subies, à la suite de la dénonciation. ? Tu es libre ? lui demande-t-il avec angoisse. ? Oui, dit-elle, tu avais promis de m?apporter la liberté. ? Ce n'est pas de cette liberté que je parle, dit Omar. Elle comprend et elle sourit. ? Ah, oui, je suis libre ! Elle lui prend la main et la serre longuement dans la sienne.