Conséquence Avec le temps, la métamorphose qu?a connue la Corniche oranaise lui a porté préjudice, car les signes distincts qui la rehaussaient n?y sont plus. En outre, l?absence de projets structurants ne pansent pas les plaies du chômage et les espoirs s?effondrent, alors qu?on multiplie les incitations pour que le «privé» investisse dans le secteur du tourisme. Les nombreuses cités-dortoirs, les affreux lotissements dont le schéma est en totale contradiction avec la qualité reconnue à cette région en matière d?urbanisme et d?architecture, ne font plus rêver au qualificatif tant galvaudé de la «Belle corniche oranaise». Pendant des années le laisser- aller et la dégradation de la qualité de la vie, notamment aux plus forts moments des années de braise (1991/1998) se sont soldés par un état de banalisation et une clochardisation pernicieuse de la Corniche oranaise. Le manque de prise en charge des infrastructures d?accueil qui font la beauté et l?importance d?une ville balnéaire telles que les hôtels, les complexes, les bungalows, les espaces verts, les loisirs, la propreté des artères, la sécurité, les rues larges et ombragées, une occupation rationnelle des espaces rétrécissent comme une peau de chagrin. Durant un assez long temps, le littoral oranais (50 000 visiteurs par jour) s?est agrandi d?une manière étonnante et désordonnée, la Corniche ayant conservé son cachet de localité coloniale, confirmée par l?architecture et le plan d?urbanisme de l?époque basé sur une conception moderne qui diffère des autres villes de la wilaya d?Oran. De cité de villégiature, elle s?est transformée en ville grâce à son statut de Zone d?extension touristique (ZET) avec notamment l?implantation de 4 complexes et 17 hôtels depuis? l?indépendance. C?est un exemple concret de ce qu?une évolution et un développement lents apportent comme inconvénients à une ville où il faisait pourtant bon vivre. Ces derniers temps, une (tardive) action d?assainissement et d?embellissement est menée par la commune d?Aïn Turck pour tenter de redorer le blason terni de la Corniche qui est devenue, par la force des choses et l?ineptie des hommes, sale et repoussante. Dans ce contexte, beaucoup de citoyens se posent la question suivante : la Corniche oranaise redeviendra-t-elle comme avant ? Il est difficile d?y répondre surtout pour ceux qui ont connu la Corniche dans ses meilleurs moments. Tout espoir ne semble pas perdu pour réhabiliter les villages balnéaires composant la Corniche et qu?elle puisse enfin retrouver son look d?antan, parce que totalement défigurée par les nouvelles constructions inesthétiques dont la conception est sujette à critiques. Dans cet ordre d?idées, les nombreux lotissements très mal viabilisés se distinguent par une monotonie qui se caractérise par une succession de bâtisses lourdes et impersonnelles où tout centre de vie et d?activités est inexistant. Ces images douloureuses constituent la plaie de tout le littoral oranais qui paie actuellement l?addition de la «crise».