Réalité La plupart des clubs de la Nationale I et certains nantis de la Division II ont choisi l?étranger pour préparer la saison 2004-2005. «Ce n?est pas un problème de chaleur, comme le prétendent certains. En Tunisie, il fait aussi chaud que chez nous, voire plus pourtant beaucoup de nos équipes traversent aisément les frontières pour aller s?y préparer.» C?est là le constat fait par l?entraîneur d?une grande équipe, Noureddine Saâdi, pour ne pas le nommer. Depuis le début de l?intersaison et après un départ à domicile sous forme de séances d?oxygénation, de footing et de musculation, les équipes de l'élite ont jeté leur dévolu sur les installations adéquates, voire luxueuses des pays étrangers pour aborder et parfaire leur préparation proprement dite. C?est ainsi que la JS Kabylie, championne en titre, a rallié son désormais lieu habituel d?entraînement au Centre des arts et métiers du sport de l?Etrat, du côté de Saint-Etienne, en France. L?USM Alger rejoindra, elle aussi, l?Hexagone après son match de Ligue des champions face à l?Espérance de Tunis où elle élira domicile à Lisses, dans la région parisienne, qui devient son camp de prédilection pour se ressourcer. Les autres clubs ont, eux aussi, leurs habitudes : le MC Alger s?est envolé pour Katowice en Pologne, où se trouve déjà le RC Belouizdad depuis presque une semaine. Le MC Oran a, pour sa part, changé complètement de cap en optant pour la Turquie que la délégation hamraouie rejoindra à partir du 4 août. Partagé entre deux sites luxuriants, Aïn Draham et Bordj Sedria, un bon contingent de nos clubs a préféré la Tunisie. Le rapport qualité/prix et la proximité (donc moins de frais de transport) sont pour beaucoup dans ce choix. L?USM Blida, l?OM Ruisseau, l?ES Sétif, l?USM Annaba, le CA Bordj Bou-Arréridj, l?ASO Chlef, le CS Constantine et l?US Chaouia n?ont pas hésité à faire le voyage chez nos voisins de l?Est. Seules trois équipes, le NA Hussein Dey, le WA Tlemcen et le nouveau promu le GC Mascara ont préféré rester au pays pour se préparer, compte tenu de leurs moyens budgétaires plus modestes. Avec la disparition du Groupe Khalifa, qui était le sponsor majeur du club, le NAHD est revenu sur terre après avoir profité à plusieurs reprises des installations de l?Olympique de Marseille durant la période d?intersaison. Le Ghali, qui revient parmi l?élite après vingt ans d?absence, a plutôt investi dans l?équipe afin de rivaliser avec le niveau de la Nationale I et s?assurer le maintien. Cela n?a pas empêché les dirigeants mascaréens de débourser 1,5 milliard de centimes en primes de signature. Il faut dire que les équipes algériennes se soucient de plus en plus des aspects techniques de préparation et de récupération qu'auparavant. Malgré le potentiel immense que compte le pays en sites naturels (montagne, grand Sud, bord de mer, hautes plaines), le manque flagrant d?infrastructures de base et d?outils de travail fait que la plupart des techniciens exigent un stage de préparation à l?étranger pour au moins une dizaine ou une quinzaine de jours, dont le coût peut varier entre 300 et 500 millions de centimes jusqu?au milliard de centimes. A la fraîcheur du climat européen, qui permet une charge plus intense et un rythme soutenu dans le travail, le voyage en lui-même est un dépaysement pour les joueurs et une occasion de raffermir les liens du groupe loin de la pression des supporters et de la vie familiale. Un bon terrain gazonné rien que pour s?entraîner matin et soir est une donnée rare chez nous. Idem pour les installations ultramodernes que comptent la plupart des centres visités par nos clubs (sauna, traitement hydrique, salles de musculation, salles de massage?.) Sur ce plan, l?Algérie est très en retard, ce que compte rattraper la loi 2004 sur la politique du sport dans son chapitre infrastructurel. Trois types de clubs sont prévus à cet effet : amateurs, semi-amateurs et professionnels. Ce qui suppose en amont, au niveau de la formation et de la préparation des athlètes, et en aval, au niveau de la pratique et de la compétition, des moyens à la hauteur des ambitions et des normes admises de performances. Sans compter les retombées socioéconomiques et ce que peut induire comme emplois (des milliers) un secteur sportif bien équipé.