Espoir L?équipe nationale de judo, filles et garçons, est sur le point de boucler son ultime préparation avant de s?envoler, le 8 août prochain, pour Athènes et plonger en pleins jeux Olympiques avec l?intime conviction de monter sur le podium. Le cadre de l?hôtel Mehdi de Staoueli où nous avons rencontré l?équipe nationale de judo, est agréable, mais ce n?est pas l?idéal pour la préparation et la concentration d?athlètes appelés à prendre part à un événement majeur comme les jeux Olympiques. Mais ça, c?est le problème récurrent de la quasi-totalité de nos sportifs qui représentent le pays aux grands rendez-vous. Car mis à part les stages à l?étranger (heureusement d?ailleurs qu?il y en a), le reste n?est qu'amateurisme dans un monde qui se veut de plus en plus professionnel. Toujours est-il que nos judokas nous ont paru sereins et détendus à la veille de leur départ. La plupart sont satisfaits de leur préparation, sauf Moussa, l?entraîneur des garçons qui s?est dit frustré et déçu par celle de son équipe bien en deçà du programme initial qu?il s?est tracé et de ses espérances. Les problèmes qu?il a eus pour se déplacer avec son équipe lors de certains stages l?ont énormément affecté et semblent peser sur ses objectifs. Moussa ne cherche pas de faux-fuyants ou des raisons pour justifier un quelconque éventuel échec, mais la réalité est là. «Ceux qui sont derrière cela ont touché l?équipe nationale. Ils ont compromis notre travail et nos chances de réaliser les meilleurs résultats qui soient. Restent l?exploit et la rage de mes athlètes pour réaliser quelque chose», déclare amèrement l?entraîneur national. Pour sa part, le président de la fédération, M. Meridja, connaît la situation des équipes nationale et n?a exigé aucun résultat particulier aux camarades de Souakri ou à ceux de Rabahi. La fédération s?est même endettée pour satisfaire au maximum ses athlètes qui, eux, visent, aujourd?hui, carrément le podium. On a senti beaucoup de détermination et de confiance dans leurs yeux et dans leurs déclarations, à l?image de Amar Benyekhlef (22 ans), qui est le plus jeune des judokas appelés à représenter l?Algérie aux JO d?Athènes. «J?espère que nous ferons un bon résultat, dira-t-il. La préparation a été plus ou moins bonne, malgré quelques insuffisances et quelques perturbations, notamment l?absence de notre entraîneur à certains stages. Nous avons fait les tournois de Paris, d?Allemagne, d?Italie qui nous ont été profitables, même si nous nous attendions à plus, comme celui d?Espagne qui était d?un certain niveau et que nous avons raté.» Avant d?enchaîner sur la qualité des adversaires qu?il aura à rencontrer à Athènes : «J?ai travaillé avec quelques athlètes qualifiés et nos chances restent intactes. Nous ferons le maximum pour représenter dignement le pays.» A vu d??il, la sélection féminine part avec plus de conviction que celle des garçons. Son entraîneur, Mohamed Bouadou, semble, lui, satisfait des conditions de préparation et des stages et tournois effectués, lui qui est à la tête de la sélection depuis quatre années. Malgré ce décalage dans la préparation, il faut reconnaître que l?Algérie ne s?est jamais retrouvée dans un si bon couloir que pour ces J.O. de 2004. En effet, sur les 7 places à pourvoir chez les garçons, l?Algérie a réussi à qualifier 7 athlètes et 4 chez les filles, ce qui est considéré comme un bond remarquable. Malheureusement, les moyens, dans certains cas, n?ont pas suivi et plusieurs faux problèmes sont venus se greffer à la préparation de nos judokas. Comme ce problème de visa non obtenu par Moussa pour accompagner son équipe, car il est inconcevable, et cela n?arrive que chez nous, qu?une sélection se retrouve sans? son entraîneur. Les responsables du MJS ont intérêt à se décarcasser pour éviter à notre pays de telles situations humiliantes et désastreuses pour tout travail sérieux de préparation. Sinon, on compte beaucoup sur nos judokas pour décrocher au moins une première médaille olympique. Tout est possible dans le pire des mondes. Liste des judokas algériens qualifiés au JO d'Athènes Messieurs : Omar Rebbahi (-60 kg), Amar Merridja (66 kg), Noureddine Yaâcoubi (-73 kg), Ammar Benyekhlef (-81 kg), Khaled Meddah (-90 kg), Sami Belgroune (-100 kg) et Mohamed Bouaïchaoui (+100 kg) Entraîneur : Ahmed Moussa. Dames : Soraya Haddad (-48 kg), Salima Souakri (-52 kg), Leïla Laatrous (-57 kg) et Rachida Ouerdane (-70 kg). Entraîneur : Mohamed Bouhaddou.
