Pratique Malgré les changements intervenus au sein de la société algérienne, la polygamie fait toujours partie de nos m?urs. Cependant et contrairement aux croyances répandues, la polygamie est de plus en plus rare en Algérie. Depuis plus d?un siècle, en effet, le nombre d?hommes polygames décroît régulièrement alors que la population augmente. Si des statistiques rendues publiques en 1966 ont dévoilé que moins de 2% des hommes mariés étaient polygames (l?Algérie comptait à l?époque quelque 12 millions d?habitants), une enquête menée conjointement par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, l?Office national des statistiques et de la Ligue des Etats arabes en 2002 a révélé que seules 3,1% des femmes mariées âgées entre 15 et 49 ans ont un conjoint polygame. C?est dire que la polygamie est un phénomène plutôt marginal dans notre société. Pour autant, des associations féminines n?ont pas cessé, ces dernières années, de tirer la sonnette d?alarme sur les proportions «alarmantes» prises par cette pratique et ses effets désastreux sur la stabilité de la société. Partant de là, elles ont revendiqué son abolition à travers la révision du Code de la famille. Quoi qu?il en soit, il est faux de croire que la polygamie a disparu en Algérie. En effet, malgré tous les changements intervenus au sein de la société ces dernières années, la pluralité des épouses demeure une réalité sociale, beaucoup plus palpable, il est vrai, en milieu rural qu?en milieu urbain. Selon des sources de l?Office national des statistiques, la polygamie est particulièrement présente dans les régions du Sud et à un degré moindre à l?est du pays. Une telle concentration est expliquée par nos sources par «l?impact des traditions dans ces régions à très forte vocation rurale et des modes de production agricole». «Dans certaines régions du Sud par exemple, les hommes sont obligés ou presque d?épouser 4 femmes pour se conformer à la tradition», dit-on. Néanmoins, dans les zones urbaines, il est beaucoup plus question de bigamie que de polygamie. Et même la bigamie est pratiquée dans la plupart des cas «en cachette».