Verdict La Commission arbitrale du sport algérien (Casa) a finalement rendu son verdict dans l?affaire opposant l?ex-sélectionneur, Rabah Madjer, à la FAF. Sans avoir été trop ébruitée, la décision de la Casa, une institution créée par le Comité olympique algérien (COA), n?a pas surpris les observateurs tant les droits de Madjer étaient bien gardés par le contrat qu?il avait signé avec la FAF du président M. Kezzal et avec le MJS de M. Sellal en juillet 2001. Un contrat paraphé par les trois parties, mais que le ministre Berchiche, qui est venu juste après Sellal, avait refusé de signer laissant le soin à la FAF et à Madjer d?apposer leurs signatures. Déjà à ce moment-là, une polémique avait éclaté lorsque Berchiche avait déclaré ne pas connaître Majder l?entraîneur, en remettant en cause ses diplômes. Et d?ailleurs c?est sur cet argument que l?avocat de l?actuelle équipe fédérale s?est appuyé pour signifier la nullité du contrat puisqu?il a été signé avec Madjer l?entraîneur et non le sélectionneur. Or, et selon la défense de la FAF, la nuance est claire : sélectionneur oui, entraîneur non, du fait que Madjer ne posséderait qu?un diplôme de 3e degré qui ne lui donnerait pas la possibilité d?entraîner l?équipe nationale. Une logique vite battue en brèche par les deux avocats de Madjer, car combien sont-ils à avoir les diplômes requis pour entraîner l?équipe nationale ? En outre c?est la FAF qui aurait sollicité Madjer au lendemain de l?humiliante défaite de l?EN de Djadaoui au Caire face à l?Egypte dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2002. Mieux encore, le texte de l?article 76 de l?ordonnance 95/09 portant sur les critères exigés pour entraîner une sélection nationale n?a jamais été signé et il n?existerait donc aucune référence juridique pour débouter Madjer. Pour en revenir aux clauses du contrat, la FAF devait payer le salaire de Madjer après son limogeage, c?est-à-dire 10 mois au total qui correspondrait à 1 milliard de centimes. A un moment donné, l?institution fédérale a même accepté de payer trois mois de salaire seulement, ce qui est une reconnaisance tacite de son entière responsabilité dans cette affaire. La Casa a fini par couper la poire «presque» en deux, et reconnaît que le renvoi de Madjer par la FAF a été une erreur et que toute erreur demande réparation. Le coût de celle-ci est de : un milliard de centimes ! L?affaire est classée. La décision de la Casa est sans appel et au cas où l?une des deux parties ne serait pas satisfaite, seule la justice civile devrait trancher. Mais apparemment, et selon les attitudes affichées par les avocats des deux parties, on veut en rester là. Pour Madjer l?honneur est sauf, surtout pour le principe. Pour la FAF, qui est déjà en proie à de grosses difficultés financières, il vaut mieux s?arrêter à 1 milliard qu?à plus, sans compter les autres frais et les lenteurs que risquerait de prendre cette affaire qui en est déjà à sa deuxième année. Aujourd?hui, les perdants ce sont, bien évidemment, la FAF et le football algérien, puisque l?équipe nationale est toujours sans sélectionneur officiel ? Saâdane et son équipe n?étant qu?interimaires? et tout le travail de reconstruction entamé il y a plus de deux ans est à refaire. On aurait pu tout reprocher à Madjer, sauf que son limogeage n?obéissait à aucune logique technique ou morale. «Madjer sait qu?il partira au moindre faux pas», avait averti le président Raouraoua un certain 17 mai 2002 et qui, en faisant d?une mauvaise blague belge du journal Le Soir une excuse pour limoger le sélectionneur, a fini par payer cher l?ardoise. Match perdu. Espérons qu?il sera le dernier.