Legs Des recherches archéologiques ont fait découvrir le trésor inestimable que recèle la région. Souk-Ahras, située dans l'extrême est du pays, a vécu plusieurs civilisations allant de l'ère numidienne jusqu'à la civilisation musulmane, en passant par les périodes phénicienne, romaine, vandale et byzantine. Les innombrables vestiges et monuments archéologiques qui se dressent çà et là témoignent du riche passé historique de cette région millénaire qui fut appelée à l'époque Taghaste, ville natale du penseur et philosophe saint Augustin, né en l'an 354 après J.-C. A l'époque coloniale, la région, qui a abrité la base de l'Est, un bastion de la lutte armée de libération nationale, s'est distinguée par son insoumission et les moult événements, qui ont fait son épopée, ont aussi laissé les séquelles d'une répression sauvage. Les champs de mines des lignes Challes et Morice, de triste mémoire, ont continué à faucher et mutiler hommes et femmes de tous âges, des années après l'indépendance. Les recherches archéologiques réalisées sur les célèbres cités antiques romaines de Madaure, Khemissa, Taoura et Tifech, ainsi que sur les gravures rupestres de Kaf-Lemsouar, dans la commune de Zouabi, ont oublié que l'histoire des peuplades de la région s'enfonçait bien plus loin dans le temps avec pour témoin incontestable les nombreuses grottes naturelles et les monuments de Kaf n?Sar dans la commune de Ouled Dris. L'Etat a consacré 150 millions de dinars pour la réhabilitation, la préservation de ces sites archéologiques et pour la restauration des musées qui renferment des pièces et ruines archéologiques. La région était, dans un passé récent, célèbre pour ses zaouïas qui, des siècles avant la colonisation, constituaient de véritables universités, formant savants, théologiens, juristes et même des astronomes dont les noms sont souvent cités par des biographes. Le développement qui reste aussi la marque de l'homme et de ses contradictions, avait voix au chapitre. C?est le 15 septembre 1858 que naquit la ville de Souk-Ahras, à la suite du décret portant sa création en tant que chef-lieu de commune. Elle s'étendait à l'époque sur un territoire de plus de 1 638 ha. Cette région, qui a enfanté le chahid Badji Mokhtar, nom donné à l'université d?Annaba, est érigée au rang de wilaya depuis 1984. Elle a entamé son ouverture au développement depuis lors et bénéficié de diverses opérations d'envergure pour rattraper ses retards.