Il est vrai qu'Annaba n'est connue que par sa sidérurgie, quant à la culture... Située dans une zone géostratégique, Annaba a été tout au long des siècles en contact avec diverses civilisations. De ce fait, la ville et sa région ont connu les grands événements qui ont marqué l'histoire de notre pays, celle du Maghreb et de la Méditerranée. Sur le plan historique, la région bônoise est l'une des plus riches en vestiges préhistoriques de l'ère quaternaire. Ces vestiges, notamment les dolmens, les menhirs, dont les plus célèbres sont situés à Roknia (à 50 km du centre-ville), attestent de l'existence d'un peuplement primitif assez dense qui n'est pas sans analogie avec l'homme des cavernes européennes. Durant la période phénicienne, Hippone-Bône (Annaba) a fait partie intégrante de l'empire marchand que les Phéniciens installés à Carthage, entre le IIIe et le VIe siècles avant J.-C., constituèrent sur l'ensemble de la Méditerranée occidentale. C'est au IIIe siècle avant J.-C. qu'Hippone sortit du contrôle carthaginois pour passer sous l'autorité du royaume massyle. Quant à la période romaine, Hippone s'est vu annexer par les Romains, en 46 après J.-C. et elle fut intégrée à la nouvelle province «Africa-Nova». Cette région a été marquée par l'hégémonie de la civilisation romaine qui s'est caractérisée surtout par la colonisation et l'urbanisation. La période vandale marquée par des invasions a mis fin au règne romain. Hippone fut prise en 431 après J.-C., et ce, après une longue résistance que les habitants opposèrent à l'ennemi, guidés par saint Augustin, qui mourut en plein siège. La ville a été partiellement détruite et Genséric, le nouveau conquérant, en a fait sa capitale. Ainsi, cette période des Vandales a été vite balayée par l'arrivée des Byzantins en 533. Toute l'institution «vandale» a été détruite par l'arrivée de ces peuplades de Constantinople. L'occupation vandale a été brève et très réduite. Enfin, la période islamique a vu se répandre cette religion vers la fin du VIIe siècle. A la fin du Xe siècle, le chef-lieu de la ville fut déplacé de l'Antique site d'Hippone (appelée alors Madinet Zaoui) à la colline de Sidi Boumarouane où elle fut baptisée Bouna El-Haditha (Bouna la neuve). Elle fait partie des Etats et empires qui se sont succédé dans l'Est maghrébin entre le VIIIe et le XVIe siècles (dynasties fatimide, ziride, hammadite, almohade et hafside). Annaba a connu durant ces siècles une grande prospérité dans le domaine économique et un grand rayonnement cutlurel. Ainsi, si l'histoire reste vivante dans cette localité, en revanche, la wilaya est dotée aujourd'hui d'infrastructures relativement importantes. Le site des ruines d'Hippone comprenant le musée et le théâtre antique d'une superficie de 25 hectares, le théâtre régional d'une capacité de 1540 places, une maison de la culture de 1200 places disposant d'une bibliothèque de 300 places et d'une salle de conférences d'une même contenance sont autant de privilèges que recèle cette wilaya. La liste est longue, mais nous pouvons citer: la cinémathèque, les 10 salles de spectacle, un théâtre de verdure, un théâtre pour enfants, 5 bibliothèques communales et une école de musique et d'art dramatique de 600 adhérents... Par ailleurs, il faut noter que 86 associations activent dans le secteur de la culture. En outre, la wilaya se distingue par des manifestations culturelles organisées chaque année dont certaines sont de dimension nationale. En définitive, par sa vocation, de région économique, la culture à Annaba va de pair avec ce secteur. On essaie tant bien que mal de faire une osmose pour ériger ce secteur culturel au diapason de la vie quotidienne.