Prolifération Les timides opérations de démoustication ayant touché plusieurs quartiers d?El-Bahia n?ont pas eu l?effet escompté. Les moustiques, qui prolifèrent dans les détritus et autres immondices, leur lieu de prédilection, indisposent et causent bien des désagréments à la population. Les marchés de la ville détiennent la palme pour le manque de civisme quand on sait l?indifférence affichée par les commerçants et les vendeurs de légumes en particulier, peu enclins à observer un minimum d?hygiène. Un simple petit tour dans les différents marchés couverts ou non de la ville nous renseigne sur les dégâts de ces bestioles. Les déchets sont carrément jetés à même le sol, créant ainsi des amoncellements de détritus. Les lieux, rendus visqueux par ces immondices, attirent une véritable nuée de moustiques nuisibles à la santé. Plusieurs quartiers périphériques n?arrivent pas à venir à bout de ces «essaims» qui pullulent également dans les cités qui ont la triste réputation d?être peu regardantes sur l?hygiène. En effet, certains immeubles, dont les caves demeurent inondées à longueur d?année, ne facilitent aucunement la tâche aux services communaux de la voirie, constituant, de ce fait, un bouillon de culture par excellence et un vecteur approprié pour la multiplication de ces petits insectes nocifs. Les eaux stagnantes à l?intérieur des caves posent crûment le problème de leur évacuation. Les services concernés en premier lieu par le phénomène se rejettent la balle, accusant le citoyen de son peu d?empressement à s?organiser dans le but d?aboutir à un résultat qui viendrait mettre un terme à cette situation. Il va sans dire que les comités de quartiers, qui ne semblent pas disposer d?une bonne audience auprès de l?APC d?Oran, se complaisent dans l?attentisme, préférant sans doute se démarquer du jeu en renvoyant dos-à-dos les services d?hygiène communaux et l?Opgi d?Oran. Cette dernière, en effet, n?est plus responsable de la gestion des cités dont les locataires ont acquis leur logement dans le cadre de la cession des biens de l?Etat. Les quartiers, qui ont été touchés par le semblant de «campagnes» de démoustication, tels les cités de la proche périphérie d?Oran, les Zhun (Zones d?habitation urbaine nouvelle), des quartiers du centre-ville et même des structures à caractère social comme les secteurs sanitaires ou les entreprises, ont pu bénéficier, dans un premier temps, du concours limité de la commune. Aujourd?hui, la carence constatée par exemple au niveau des marchés de la ville se traduit inéluctablement et de façon négative sur le décor de la cité. A titre d?exemple, le marché de la Bastille n?échappe pas à la règle. Cette rue marchande, située en plein centre-ville, prise d?assaut par les ménagères dès les premières heures de la journée, se transforme, l?après-midi, en une authentique foire à ordures? Beaucoup de citoyens pensent que les commerçants gagneraient à protéger le cadre de cette artère en jetant leurs déchets dans des sacs poubelles. Car sans un concours coordonné et une sensibilisation responsable de tous, les moustiques continueront à proliférer et créeront des difficultés qui peuvent s?avérer insurmontables. La peste bubonique qui a frappé la population de Khelaïlia est encore présente dans les esprits. Un enfant et une femme âgée sont mortes en mai 2003 de cette maladie médiévale, alors que 17 personnes ont été contaminées par la «maladie du rat noir».