Succès Avec son talent immense, la chanteuse a fait exploser l?applaudimètre. Le clou de la troisième soirée du festival de la musique raï aura été l?entrée fracassante de chaba Kheira qui a littéralement mis «le feu à la baraque» avec ses chansons langoureuses. L?assistance, assez nombreuse, n?en demandait pas tant, exécutant de timides pas de danse avant d?entrer en transe. Les filles et les garçons étaient en communion avec la pulpeuse interprète de Nebghik ya oumri. Sous les feux de la rampe, Nedjma mettra de l?ambiance en interprétant ses tubes fétiches qui font un tabac à Oran. Durant près d?une heure, l?étoile montante Nedjma fera vibrer aussi le Théâtre de Verdure avec sa voix pénétrante et sa présence sur scène. Les organisateurs, ravis, remercient Nedjma qui «a apporté une touche particulière au festival grâce à son talent et sa présence sur scène». Après une longue absence, El-Hendi n?est pas passé, lui aussi, inaperçu. Très sollicité par un public décidément déchaîné, l?auteur de Rani m?harhar gratifiera ses fans de ses meilleures chansons avant de céder le micro à Houari Dauphin qui fera vibrer l?assistance avec son tube fétiche Ch?hal nebghi n?kallach omri. Mais la surprise de la soirée a été, sans nul doute, la prestation de cheb Azzedine «promu à un avenir radieux», selon les connaisseurs de la chanson oranaise. A une heure avancée de la nuit, cheb Ghazi, venu de Marseille, mettra son grain de sel avec sa voix qui se prête agréablement aux chansons typiquement raï. «Ghazi a la prestance et la délicatesse de feu cheb Hasni, sa voix chaude est à la mesure des dignes interprètes de la chanson oranaise», disent de lui d?anciennes célébrités à présent tombées dans l?oubli. L?autre raïman en vogue Hamid fera, à son tour, danser la galerie aux rythmes de ses paroles de feu et de sa musique «alambiquée». Avec une pléiade de 20 chanteurs et chanteuses, cette soirée a été un moment fort apprécié par les fans du raï autour de musiciens chevronnés qui se sont donnés à fond devant un public enchanté. On doit la pérennité de ce festival à l?abnégation de l?association pour l?insertion et la promotion de la chanson oranaise et à son infatigable président, Naserddine Touil. Ce dernier n?a eu de cesse de défendre le festival auprès des plus hautes instances du pays dans le souci de préserver l?Apico des tentations politico-politiciennes. Car les responsables de cette association sont en butte au chantage à chaque nouvelle édition?