Six chefs d'Etat africains ont ratifié mercredi en Tanzanie l'accord sur le partage du pouvoir au Burundi entre les communautés hutu et tutsie, qui avait été signé début août par une majorité des parties burundaises à l'exception notable de dix partis tutsis. Les présidents ont «approuvé l'accord de partage du pouvoir signé le 6 août à Pretoria (Afrique du Sud), considérant qu'il constituait un compromis approprié (...) pour assurer l'équilibre ethnique» entre les communautés hutu et tutsie, selon le communiqué publié au terme du sommet régional sur le Burundi réuni dans la capitale économique tanzanienne. Ils ont en outre «approuvé» le fait que «les dispositions de l'accord soient incorporées dans la (nouvelle) Constitution du Burundi», qui doit théoriquement entrer en vigueur le 1er novembre. Le Burundi, petit pays d'Afrique centrale, tente de sortir de onze ans de guerre civile, qui oppose l'armée, dominée jusque-là par la minorité tutsie, et les rebelles hutus. Ce conflit a fait quelque 300 000 morts. L'accord ratifié, hier, mercredi, prévoit notamment que le Conseil des ministres et l'Assemblée nationale comprennent 60% de Hutus et 40% de Tutsis et que le Sénat soit composé de 50% de Hutus et 50% de Tutsis. Ce document avait été signé par vingt parties burundaises début août à Pretoria. Mais dix partis tutsis, dont le principal, l'Union pour le progrès national (Uprona), avaient refusé cet accord, estimant qu'il avantageait trop les Hutus. Les Tutsis représentent 14% de la population du Burundi et les Hutus 85%. Depuis l'indépendance du pays en 1962 jusqu'en 2001, les Tutsis ont contrôlé de façon quasi ininterrompue le pouvoir.