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Afrique centrale : le spectre “rwandais”
Vu de près
Publié dans Liberté le 19 - 06 - 2004

Rien ne va plus entre Kinshasa et Kigali, son voisin. La reprise des hostilités à leur frontière bruit. Avec la menace de réveiller les années noires de la tragédie rwandaise. Les deux pays sont au bord de la guerre, leurs troupes massées aux frontières.
Alors que l'Union africaine vient tout juste d'installer son conseil de la paix et de la sécurité, chargé justement de prévenir ce type de différend, un général congolais dissident, Laurent Nkunda, Tutsi et ancien officier de l'armée rwandaise qui s'était rendu maître pendant une semaine début juin de la ville de Bukavu, à l'est du Congo, frontalier du Rwanda, agite le spectre de la guerre ethnique. S'étant proclamé porte-parole des intérêts de sa communauté, les Banyamulenge, tutsis congolais installés sur les hautes collines du Congo oriental, il accuse les forces armées de la République démocratique du Congo de massacres à leur encontre.
Selon lui, l'armée de Kinshasa, qui a repris Bukavu, a commis de nouvelles exactions contre sa communauté : meurtres, viols, pillages et incendies. Plusieurs milliers de Banyamulenge ont effectivement fui les régions orientales du Congo pour se réfugier au Rwanda et au Burundi, sans que de telles exactions anti-tutsis ne soient attestées par d'autres sources. Kinshasa a réfuté ces accusations, accusant — comme plusieurs organisations des droits de l'homme — les milices de Nkunda d'avoir elles-mêmes commis ces exactions.
Le regain de tension dans les provinces du Kivu fait brandir le spectre d'une troisième guerre, après deux rébellions parties de cette région, toutes deux militairement soutenues par le Rwanda, celle d'août 1996, qui avait porté Laurent-Désiré Kabila au pouvoir à Kinshasa, et celle d'août 1998, qui s'était arrêtée aux portes de la capitale du Congo. Pour Kabila, le Rwanda menace de perpétrer une autre agression contre son pays, accusant nommément le président rwandais, le général Paul Kagame, qui, de son côté, n'est pas tendre à l'égard de son voisin. Cette question est une longue histoire qui n'a pas été épurée. Les ingrédients du drame rwandais ne sont toujours pas dissipés.
En dépit d'une thérapie internationale, dont on reconnaît aujourd'hui les limites. Le tribunal international d'Arusha n'a puni que des seconds couteaux et la réconciliation entre tutsis et hutus est loin d'être acquise. Comme la situation est tout aussi instable au Congo qu'au Rwanda, il suffit d'un rien pour rallumer le feu ethnique. La majorité de la population congolaise est farouchement hostile au Rwanda et à ses dirigeants, accusés de tous les maux dont souffre leur pays.
Pour les autorités du Rwanda, le génocide tutsi-hutu est encore un fonds de commerce, malgré les cérémonies grandioses organisées cette année pour consolider la réconciliation ethnique, exorcisant la guerre fratricide et jurant ne plus y recourir. L'afrique va-t-elle une fois de plus assister, sans bouger, à l'éclatement d'une guerre d'un autre âge ? L'Union africaine s'est dotée des instruments nécessaires, dont un conseil de sécurité, calqué sur celui de l'Onu et inauguré en grande pompe à Addis-Abeba, lors de la journée symbolique de l'Afrique.
L'issue de ce conflit constitue pour les chefs d'Etats africains le test le plus sérieux quant à leur engagement à gérer le continent selon les règles universelles de la coexistence pacifique et les principes de bon voisinage.
D. B.


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