Grogne La rentrée sociale de cette année s?annonce houleuse au vu des mises en garde et autres ultimatums lancés par des protestataires en mal d?un meilleur cadre social. Ainsi, ce qui devait être une simple formalité risque de devenir le feuilleton de la rentrée sociale. Il s?agit précisément de la Fonction publique, sujet de débat entre représentants de l?Ugta et du gouvernement. Les propos rassurants tenus en juillet ont donc cédé le pas à une langue de bois cachant mal un désaccord flagrant. Le blocage est tel que les deux parties se sont accordé «un temps de concertation» oubliant, dans la foulée, le 18 août fixé auparavant comme date limite pour ficeler le dossier en question. En effet, un grain de sable nommé contractualisation fait grincer la machine commission gouvernementale au risque même de la bloquer pour de bon. «Il s?agit d?une condition sine qua non pour la poursuite de la concertation», précisera Sidi Saïd. Une condition qui n?a malheureusement pas encore trouvé d?écho favorable chez Ouyahia. Et comme un malheur ne vient jamais seul comme dit l?adage, les pétroliers se sont mis de la partie, promettant une rentrée houleuse. Il s?agit d?une histoire d?indemnisation qui pourrait enfler pour devenir un vent de contestation d?ici au 15 septembre. Un ultimatum a été adressé, à cet effet, au syndicat national de Sonatrach par les employés des bases d?Irar et du 24-Février situées à Hassi Messaoud. La colère est due à une prime d?intéressement de l?année passée jugée insignifiante au vu de la santé financière qu?affichait leur employeur. Pour se faire entendre, les travailleurs ont donc entamé, le 14 août dernier, une première action de protestation, promettant de durcir le ton à partir du 15 septembre en optant carrément pour une grève générale illimitée touchant toutes les bases à travers le territoire national. Les professeurs de lycée risquent, pour leur part, de revenir à la charge après un retour au calme parce que non satisfaits. Ces derniers, en exigeant entre autres un salaire de 25 000 DA, n?ont eu droit finalement qu?à une prime de 5 000 DA non imposable en plus d?être menacés dans leur poste à la suite d?une vaste opération de recrutement lancée par le ministère de l?Education. Une initiative qui a tempéré les ardeurs des protestataires qui ont vite rejoint les salles de cours promettant de reprendre la lutte dès la rentrée 2004/2005. Ce qui augure un malaise dans le secteur de l?éducation nationale, mais aussi dans celui de l?enseignement supérieur. Ils seront, en effet, plus de 200 000 nouveaux étudiants à se bousculer dans des salles de cours déjà surchargées. L?hébergement, pour sa part, sera le problème majeur obligeant déjà le ministère de l?Habitat à apporter son soutien en proposant des logements sociaux pour les étudiants. Dans ce bouillonnement, les partis politiques semblent complètement déphasés. Il est vrai que le coup de massue au lendemain de la présidentielle a étourdi plus d?une formation, toutefois ça ne saurait expliquer une absence aussi longue. Censés être à l?écoute des doléances du citoyen et en être le porte-parole, ces partis semblent plus préoccupés par les guerres internes quand ce ne sont pas carrément les vacances prolongées. Cette absence risque, en tout cas, de les enfoncer un peu plus au regard d?une opinion publique déçue plus que jamais. En attendant, septembre approche et ne semble rien augurer de bon.