Stratégie Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a adressé une lettre au numéro un travailliste Shimon Peres, indiquant qu'il souhaitait toujours rallier ce dernier au pouvoir. C?est ce qu?a révélé ce dimanche le quotidien Yédiot Aharonot. «Je suis déterminé à appliquer le plan de désengagement unilatéral (de la bande de Gaza) et à élargir le gouvernement, y compris au Parti travailliste», écrit M. Sharon dans cette missive, en dépit d'une motion hostile à une telle démarche adoptée mercredi par la convention du Likoud (droite), son parti. M. Sharon est actuellement en vacances dans son ranch des Sycomores, dans le désert du Néguev (sud). Sans l'appoint des travaillistes, son gouvernement est privé de majorité au Parlement, où son assise est de 59 élus sur 120 depuis que l'extrême droite a rejoint l'opposition en juin. Selon un sondage de la radio publique israélienne, qui n'a pas précisé dans quelles conditions il a été réalisé, 57% des électeurs du Likoud demandent à M. Sharon de mettre un terme à ses contacts avec le Parti travailliste. Pas moins de 40% des électeurs du Likoud souhaitent même que le Premier ministre démissionne, après la motion adoptée par la convention du parti, contre 51% qui souhaitent son maintien aux commandes. En revanche, 51% de l'ensemble des Israéliens estiment que le Premier ministre est en mesure de faire entériner son plan de désengagement à la Knesset (Parlement), contre 33% d'un avis contraire. Toujours selon ce sondage, 51% des électeurs travaillistes souhaitent que M. Peres cesse ses tractations sur l'entrée de son parti au gouvernement à la suite de la motion de la convention du Likoud, contre 46% qui souhaitent que ces négociations continuent. M. Peres, 81 ans, qui a décidé de poursuivre les tractations sur l'entrée de son parti au gouvernement malgré la motion de la convention du Likoud, fait, pour cette raison, face à une vive contestation au sein de sa formation. Les «rebelles» du Parti travailliste menés par les députés Matan Vilnaï, Binyamin Ben Eliezer, Ophir Pines et Ephraïm Sneh devaient se réunir ce dimanche pour discuter du gel éventuel des tractations avec le Likoud. «En juin 2003, le comité central travailliste a élu Peres à la tête du parti pour un an seulement (...) A présent, il parle de se représenter aux prochaines élections générales (ndlr : la fin de la législature est prévue en fin 2006). C'est son droit, mais c'est regrettable», a déclaré ce dimanche à la radio publique israélienne M. Vilnaï.