Contagion C?est une maladie infectieuse due au bacille d?Eberth. Autrefois souvent grave, cette toxi-infection a vu son pronostic amélioré par les mesures d?hygiène, la vaccination et les antibiotiques. Epidémique, contagieuse, la typhoïde peut survenir à n?importe quel âge. On doit donc dépister même les porteurs sains, qui sont à l?origine des grandes épidémies. Cette maladie est transmise par les germes qui sont contenus dans le lait et les laitages, l?eau et les coquillages (huîtres, moules). La contamination se fait ainsi de façon indirecte par voie digestive. Les modalités de début de cette toxi-infection sont diverses et difficiles à reconnaître. Les signes cliniques apparaissent après une période d?incubation de 12 à 15 jours, c?est-à-dire la période entre le jour où le germe est entré en contact avec l?organisme et le jour d?apparition des premiers signes. C?est le groupement de ces signes qui est évocateur ; il y aura des signes qui alarmeront le malade : maux de tête tenaces et importants, insomnies, vertiges accompagnés d?évanouissements, anorexie et fatigue intense. Un ou plusieurs épistaxis (saignement de nez) et une constipation à ce stade (première semaine) qui précède la diarrhée (deuxième semaine), le tout évoluant avec une fièvre constante et caractéristique par son augmentation progressive (chaque soir un degré de plus et chaque matin baissant de 0,5°), le pouls est beaucoup plus lent que ne le voudrait la température, ainsi que l?asthénie obligeant le malade à garder son lit. Vers la deuxième semaine, les signes sont encore plus évocateurs : la fièvre à 40° et un «tuphos» qui traduit l?état du malade qui devient abattu, indifférent à son entourage, avec délire doux et tranquille. Son sommeil perturbé est inversé. La diarrhée apparaît après la constipation, ; elle est caractéristique, faite de selles liquides, d?odeur fétide, de couleur jaune ocre, comparées souvent au jus de melon. Le malade a un visage pâle, grisâtre, avec des lèvres sèches et fuligineuses. Il existe des taches roses, arrondies ou ovales, de petite taille (2-4 millimètres) sans démangeaison, siégeant au niveau des lombes et entre le thorax et l?abdomen. D?autres signes accompagnent ces tableaux cliniques et c?est au médecin de les rechercher par l?examen de la bouche, du thorax, de l?abdomen. L?évolution de tous ces signes, sous traitement, se fait habituellement vers la chute progressive de la température, alors que les autres signes cèdent plus lentement (tuphos, régression des maux de tête, troubles digestifs) et ceci en dehors de toute complication. En effet, la typhoïde pourrait entraîner des complications graves et préoccupantes ; elles semblent devenir plus rares par l?avènement des traitements , mais surtout par la surveillance attentive du malade et la reconnaissance des signes annonciateurs d?une complication qui peuvent parfois être frustes et trompeurs. Ils peuvent être résumés en une chute de la température, une chute de la tension artérielle, une tachycardie, des douleurs ou même des hémorragies.En général, les complications se voient surtout à la troisième semaine sous forme d?hémorragie intestinale, de perforation intestinale, d?appendicite aiguë, de cholécystite, d?hépatite, de collapsus cardio-vasculaire, de myocardite et d?autres qui sont graves mais rares dues à la libération de la toxine typhique à type de troubles psychiques, d?encéphalite responsable de la majorité des cas mortels. Le traitement de cette maladie repose sur l?antibiothérapie associée à des mesures d?hygiène. Ces deux éléments importants ont contribué à l?amélioration du pronostic qui, autrefois, était très mauvais, évoluant dans la majorité des cas vers la mort. Les antibiotiques les plus utilisés sont les phénicoles, les sulfamides et les «Pénicilline A». Ils sont administrés par voie orale à des doses différentes sur une période allant de 15 à 21 jours avec, bien sûr, une surveillance étroite de l?efficacité du traitement, de la température, du pouls, de la tension artérielle, de l?auscultation cardiaque, de la recherche d?éventuels signes de perforation ou autres complications. Aussi, l?isolement du malade ainsi que la désinfection de ses selles et de son linge sont impératifs pour limiter la contamination et la contagion. Les contrôles sanitaires vont aussi participer à la limitation des épidémies en rendant plus rare la pollution des laitages et des eaux. Pendant les épidémies, il est préférable d?interdire la consommation d?eau potable et de contrôler son cheminement. Pour finir, la prophylaxie reste la meilleure méthode pour éviter les contaminations. Elle se fait par les mesures d?hygiène, l?approvisionnement en eau potable ainsi que l?éducation sanitaire : rinçage des mains, des fruits et légumes (surtout fruits de mer) tout en évitant les baignades dans les eaux douteuses des rivières, lacs? Les vaccinations sont nécessaires, disponibles, protégeant des germes typhiques, avec rappel tous les 3 ans. Au moindre doute, consultez votre médecin le plus tôt possible, il saura vous orienter car il est votre meilleur guide?